Tout le monde connaît ces coquelicots qui sont portés à la boutonnière en novembre, à l’occasion du jour du Souvenir. Certains savent qu’on doit cette tradition à la popularité d’un poème, In Flanders Fields, dans lequel est honorée la mémoire des soldats tombés au combat pendant la Première Guerre mondiale. Qui, cependant, pourrait se souvenir, de mémoire, du nom de de l’auteur de ce poème?

Au Temple de la renommée médicale canadienne, on entend bien s’en souvenir, car si John McCrae était poète à ses heures, il était surtout médecin dans les tranchées. Natif de Guelph, McCrae est aujourd’hui surtout connu pour ces quelques strophes composées en 1915 mais il fut à l’époque un médecin estimé pour sa contribution à la recherche sur plusieurs maladies, notamment la tuberculose et la scarlatine. L’annonce de son entrée au Temple de la renommée médicale canadienne s’inscrit dans la foulée des nombreuses commémorations entourant le centième anniversaire du début de la Grande Guerre. C’est l’an prochain, un siècle après la publication de son célèbre poème, que le portrait de John McCrae ira rejoindre celui de ses illustres confrères et consoeurs de toutes les époques.

Il ne sera pas le seul à se faire honorer de la sorte par cette institution ouverte au public, située à deux pas de la bibliothèque centrale de London. Alan Bernstein, président et chef de la direction de l’Institut canadien de recherches avancées, chercheur spécialisé dans les cellules souches et le cancer, sera lui aussi intronisé. À ses côtés figure Bernard Langer, un pionnier dans la chirurgie du système hépatobiliaire et du pancréas qui s’illustra également en tant que chef du département de chirurgie à l’Hôpital général de Toronto. Seule femme du lot, Judith Hall est une généticienne et pédiatre qui, pendant quatre décennies, fut une référence dans son domaine. Elle est également connue pour avoir été à la tête du département de pédiatrie de l’Université de Colombie-Britannique et du British Columbia Children’s Hospital. Julio Montaner se voit aussi honoré pour s’être consacré au traitement du sida avec tant de succès que la thérapie qu’il a mise au point a été adoptée comme référence par l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations Unies. Le dernier mais non le moindre, Duncan Sinclair, est le seul parmi ces récipiendaires à ne pas être un médecin : ce sont ses qualités d’administrateur du système de santé qui lui a valu cet honneur. Il fut notamment président de la Commission ontarienne de restructuration des services de santé.

Le Temple de la renommée médicale canadienne intronise chaque année de nouveaux récipiendaires sur son mur de portraits de professionnels de la santé. Si certains d’entre eux sont décédés depuis longtemps, d’autres sont encore parmi nous et il n’est jamais trop tard pour les remercier de leur inestimable contribution à la société.

Photo : Le Temple de la renommée médicale canadienne est situé à London.