À London, dans le Sud-Ouest ontarien, une initiative rassembleuse a mis en lumière des parcours inspirants et des initiatives communautaires porteuses de sens. À travers témoignages, activités et échanges, l’événement a illustré l’importance d’un accueil empreint d’humanité et d’une participation active à la vie collective.

Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – L’Action de London-Sarnia

C’est dans une ambiance festive et profondément humaine que le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL) a célébré le samedi 14 juin la Journée mondiale des réfugiés, en réunissant familles, partenaires communautaires et nouveaux arrivants autour d’un programme intergénérationnel riche en émotions et en découvertes. L’événement a mis à l’honneur les parcours inspirants de réfugiés, tout en soulignant la force de la diversité culturelle au sein de la francophonie locale.

Rachid Barrima, coordonnateur de Connexions communautaires et du Carrefour ethnoculturel, a accueilli les invités en rappelant les objectifs fondamentaux de cette journée : valoriser les récits de vie des réfugiés, créer des ponts interculturels par le jeu et le partage, et reconnaître publiquement leur apport à la société canadienne.

« Aujourd’hui, nous célébrons non seulement leur courage, mais aussi notre engagement commun à bâtir une communauté plus inclusive », a-t-il indiqué. Il a également souligné que cette journée, organisée pour la quatrième année consécutive par le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL), visait cette fois à créer un espace d’échange familial et éducatif, loin des discours négatifs. « On voulait franchir une étape, parler d’expériences positives et créer un cadre propice à un bon parcours d’intégration », a-t-il expliqué.

La programmation comprenait une session d’information sur la réalité des réfugiés, un volet qui tenait particulièrement à cœur aux organisateurs. « Une grande partie de l’événement s’adresse aux jeunes : pour qu’ils comprennent ce que vivent les réfugiés et qu’ils sachent comment les accueillir et les soutenir », a insisté Rachid Barrima. Le caractère familial de la journée – jeux, compétitions sportives et activités collaboratives – visait à sensibiliser par l’empathie, la compassion et l’expérience partagée.

Parmi les moments marquants, le témoignage de César Ebosse, navigateur de santé pour les Noirs francophones, a touché l’auditoire. Il a présenté le nouveau programme de navigation en santé récemment lancé par le CCFL pour les communautés afrodescendantes comme une réponse concrète aux obstacles d’accès aux soins. « Ce projet est bien plus qu’un programme : c’est un geste de justice sociale pour les familles noires francophones », a-t-il affirmé.

Les récits de deux personnes réfugiées désormais bien établies ont aussi ému les participants. Basil Matumbo a partagé son parcours d’immigration au Canada, marqué par les barrières linguistiques et la nécessité de recommencer à zéro malgré ses diplômes. Olden Toue, quant à lui, a raconté son cheminement, de bénévole au CCFL et à l’AFSL jusqu’à son poste actuel de coordonnateur du programme « Bien vieillir chez soi ». « La francophonie m’a offert un foyer d’engagement et de développement personnel », a-t-il confié.

Ce qui a le plus marqué Rachid Barrima, ce sont les échanges avec les jeunes. « Leur engagement dans les discussions m’a profondément touché. C’était beau de les voir poser des questions, réfléchir, jouer ensemble tout en apprenant. » Il affirme que ce genre d’activités, bien qu’axées sur la fête, ont aussi une forte portée éducative.

Interrogé sur les défis rencontrés par les réfugiés francophones à London, il évoque d’abord la barrière linguistique, l’adaptation au système canadien et l’accès à l’emploi. « Certains ont passé des années dans des camps, leur parcours demande une attention particulière. » Le CCFL leur offre un service d’établissement complet : accueil, accompagnement, aiguillage vers les services financiers, participation à la Communauté francophone accueillante, etc.

Selon lui, les politiques d’accueil gagneraient à être adaptées à la réalité de ceux qu’on reçoit. « Les réfugiés n’ont pas choisi de quitter leur pays. Il faut reconnaître leurs compétences, les aider à croire au rêve canadien, pour eux-mêmes et pour leur famille. »

En conclusion de cette journée, Rachid Barrima a livré un message empreint de conviction : « Les réfugiés font partie des clients que nous sommes fiers d’accompagner au sein du CCFL. Cette journée n’est pas seulement festive, elle symbolise une véritable reconnaissance de leur parcours, de leur résilience et de leur contribution à notre communauté. Elle reflète aussi l’esprit d’inclusion et de solidarité qui anime le CCFL et la francophonie ontarienne. Ensemble, en valorisant chaque personne, peu importe son origine, nous bâtissons une société plus juste, plus humaine, où chacun peut trouver sa place et s’épanouir pleinement. »

Et de résumer, en une phrase, l’essence de cette célébration : « Partager les bonnes expériences, assurer un très bon accompagnement et éduquer la génération à venir à propos des réfugiés. »

Photo : Les familles ont profité d’un repas festif. (Crédit : CCFL)