Alexia Grousson

« La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer du bonheur », selon l’historien et philosophe anglais, Théodore Zeldin. C’est avec cette même vision que Thérèse Leuga Monthe Yamdjeu essaie de transmettre sa passion dans la joie et la bonne humeur aux jeunes de la communauté.

Originaire du Cameroun, Mme Yamdjeu est déménagée au Canada en 2015. Présidente de l’Association camerounaise de London, elle est aussi enseignante de français à l’école Frère-André, où elle dirige également le club Cuisine tropicale auprès d’une vingtaine d’élèves.

« Je suis passionnée par l’art culinaire depuis mon plus jeune âge. J’avais l’habitude de cuisiner avec ma famille en Afrique et je n’ai jamais arrêté. À l’adolescence, j’aidais des personnes à faire leur marché, et maintenant – que je sois fatiguée, en colère, triste ou heureuse –, je cuisine », raconte-t-elle.

Quelques années après son arrivée à London, Thérèse Leuga Monthe Yamdjeu a créé sa propre entreprise, Mathé’s Kitchen, qui propose des plats typiquement africains – sur demande ou à la carte.

« Tout est parti d’un voyage à New York quand je suis allée voir ma sœur. Elle m’a motivée et encouragée à me mettre à mon compte en créant mes propres plats. Elle m’a aidée avec le menu qu’elle a imprimé. À mon retour à London, j’ai commencé à le distribuer et de fil en aiguille, de bouche à oreille, j’ai commencé à me faire un nom dans la région », enchérit-elle.

Cependant, sa passion de la cuisine ne s’arrête pas là. L’objectif de cette résidente est avant tout de transmettre ses connaissances pour assurer le transfert de savoir culturel aux jeunes et de leur enseigner l’importance d’avoir une alimentation équilibrée. Pour y parvenir, elle organise des ateliers de cuisine communautaire pour les 8 à 25 ans depuis 2018. Ainsi en janvier dernier, les jeunes apprentis ont appris à cuisiner des plats tels que le poulet braisé, le riz jollof, les beignets puff puff et chin chin, ainsi que les bananes plantains.

« Depuis plusieurs années, les femmes cuisinent moins et cela a des répercussions sur le transfert des traditions culinaires aux générations qui les suivent. De plus, le temps passé en cuisine avec les enfants est un moment de partage où l’on tisse des liens et leur apprend aussi la langue française. C’est pour cela que j’ai voulu faire ces ateliers et que j’aimerais continuer longtemps », conclut Thérèse Leuga Monthe Yamdjeu.

Photo (courtoisie) : L’enseignante transmet son savoir culinaire aux jeunes.