Dans le cadre des consultations pré-budgétaires que mène le gouvernement provincial, des représentants d’organismes et du monde des affaires sont conviés à partager leurs attentes et leurs besoins. Le 20 janvier dernier, c’était au tour de London de recevoir la visite du ministre des Finances Charles Sousa, accompagné de Deb Matthews, députée de London North Centre et présidente du Conseil du Trésor.

Une cinquantaine de personnalités étaient présentes pour l’occasion, pour l’essentiel des gens d’affaires mais des organismes étaient également représentés. Lors de cette rencontre de deux heures, trois minutes étaient allouées à chacun pour exposer ses recommandations en fonction de ses intérêts et de son champ d’activités. Pour pallier la brièveté de ce temps de parole, tous pouvaient laisser aux deux ministres de la documentation pour étoffer leurs propos. D’ailleurs, l’ensemble de la population a jusqu’au 13 février pour faire connaître au gouvernement ses préférences en matière budgétaire.

Émilie Crakondji, directrice générale du Carrefour des femmes, était une des participantes et elle a saisi cette occasion pour faire part de quelques idées et observations. En tant que femme francophone et issue de l’immigration, elle portait pour ainsi dire plusieurs chapeaux lors de cette réunion. « Mes interventions étaient essentiellement basées sur le financement destiné aux programmes pour les femmes francophones », résume-t-elle. Comme les victimes de crimes dénoncent de plus en plus, il est nécessaire d’avoir assez d’intervenantes pour les accompagner. Mme Crakondji a notamment recommandé aux ministres de reconduire un plan de lutte aux agressions sexuelles qui se termine cette année. 

Dans un autre ordre d’idée, Émilie Crakondji s’est étonnée d’être la seule francophone à être invitée à ces consultations : « Il y a davantage de personnes francophones à London que moi », a-t-elle lancé un peu à la blague devant M. Sousa, Mme Matthews et le parterre d’invités. Occupant, depuis septembre 2014, le poste de coprésidente (avec Jean-Marc Boisvenue) de la Table de concertation francophone de London, elle espère qu’elle pourra faire une différence à ce chapitre. Les gouvernements, croit-elle, préfèrent travailler avec ce type de structure fondant en une seule voix les volontés de plusieurs organismes.

L’utilité de ce type de consultation ne doit pas être sous-estimée. « Lorsqu’il y a dialogue entre les organismes et les ministères, ça porte souvent ses fruits », estime Émilie Crakondji. Elle reconnaît ainsi le mérite du gouvernement ontarien en termes de services aux femmes francophones, en particulier immigrantes. Les Franco-Ontariens peuvent donc se permettre de demeurer optimistes en regard du prochain budget.

Photo : Mme Crakondji (au centre) en compagnie des ministres Charles Sousa et Deb Matthews