Sonia Muhimpundu
Dans le cadre du nouveau programme « Sécurité et bien-être des aînés » proposé par Accès Franco-Santé London (AFSL) et le Carrefour des adultes et des aînés francophones (CAAF), un atelier portant sur la fraude a été offert le mardi 2 mai au Carrefour communautaire francophone de London (CCFL). La rencontre était animée par le caporal James King, enquêteur bilingue en criminalité financière à la Gendarmerie royale du Canada.
Une vingtaine de personnes ont participé à cet atelier qui a permis d’en apprendre davantage sur les différents types de fraudes. Contrairement à un vol qui consiste à s’approprier d’un bien sans le consentement de la victime, la fraude a lieu avec certes le consentement de la victime, mais que ce consentement a été arraché par tromperie, ruse ou par tout autre moyen déloyal. Du vol de l’identité et de la fraude des grands-parents, en passant par la fraude par Internet et sollicitations frauduleuses, le caporal King a dressé un tableau de différentes possibilités que les arnaqueurs utilisent, avec habileté, pour faire tomber les victimes dans le panneau.
Un des moyens utilisés par les arnaqueurs est la pression. Ce moyen fonctionne souvent, car le cerveau, en état de stress, n’a pas le temps de raisonner aussi vite. C’est pour cette raison que beaucoup de personnes, même les plus averties, se font avoir.
M. King a partagé différentes manières de se protéger contre ces approches frauduleuses. Par exemple, évitez de cliquer les liens des courriels qui semblent suspects, même s’ils proviennent d’une personne que vous connaissez et donnez-vous la peine de téléphoner à la personne pour s’assurer que le courriel vient bien d’elle.
Pour la banque en ligne et pour toutes transactions qui demandent des informations personnelles, le conférencier suggère de changer le mot de passe souvent et de recourir aux antivirus pour nettoyer et diminuer le nombre de virus qui circulent sur Internet.
Dans le même ordre d’idées, comme le vol d’identité peut se faire sans que la personne en soit consciente et parfois dans une autre ville, il importe de demander ses dossiers de crédit chaque année à deux institutions reconnues au Canada, à savoir Équifax et TransUnion. Pour les aînés qui voudraient de l’aide pour obtenir leur dossier de crédit ou pour toute autre question liée à la fraude, ils peuvent communiquer avec Accès Franco-Santé au (519) 670-1996 ou par courriel à info@francosante.ca.
L’animateur a rappelé aux participants que toute fraude doit être signalée au plus vite et de façon détaillée à la police locale, qui est en communication constante avec les autres agences de protection de l’ordre. Avec toutes les informations et dénonciations, aussi insignifiantes qu’elles puissent paraître, ces agences, avec un effort concerté, peuvent mettre fin aux pratiques des fraudeurs.
Si vous êtes victime de fraude, il ne faut surtout pas avoir honte de le rapporter aux forces de l’ordre. Il faut garder en tête que les fraudeurs passent tout leur temps à perfectionner leurs coups pour leurrer le plus facilement possible les victimes et que n’importe qui peut tomber dans leur piège.
L’atelier a été très apprécié des participants qui ont partagé les histoires de fraude ou de tentatives de fraude qu’ils ont vécues et ont reçu des conseils de l’expert. Il a été noté qu’être francophone en situation minoritaire a des avantages. Par exemple, si vous recevez un appel d’un soi-disant organisme fédéral et que cet organisme ne peut dispenser un service en français, il faut tout de suite soupçonner une arnaque. Demander les services en français peut donc être un outil de plus à se munir pour savoir si un organisme qui se dit fédéral est légitime ou pas.
Photo AFSL : Les aînés écoutent avec attention les conseils du caporal King.