Mieux comprendre les différences invisibles, c’est aussi apprendre à mieux vivre ensemble. À Sarnia, une initiative locale a permis à plusieurs personnes de découvrir des outils concrets pour accompagner un proche vivant avec l’autisme.
Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – L’Action de London-Sarnia
Les 2 et 3 avril, le Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton (CCFS) s’est joint à la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, une initiative des Nations unies célébrée chaque année, le 2 avril, depuis 2007. Pour mieux faire connaître l’autisme, le CCFS a organisé deux ateliers destinés à informer le public, soutenir les personnes autistes et outiller leurs proches. Une vingtaine de participants y ont participé, en personne et en ligne.
L’autisme, aussi appelé « trouble du spectre de l’autisme (TSA) », est un trouble du développement qui se manifeste généralement avant l’âge de 3 ans. Il peut affecter la façon de communiquer, de se conduire ou de réagir à son environnement. Il n’existe pas un seul type d’autisme : chaque personne vit ce trouble à sa manière. Par exemple, certaines personnes autistes parlent peu ou pas du tout, d’autres ont des intérêts très marqués ou répètent certains gestes.
Lucie Volquardsen, animatrice des ateliers et consultante en services en autisme et comportement au Thames Valley Children’s Centre, a partagé des conseils simples pour mieux soutenir les personnes autistes. Selon elle, trois stratégies sont particulièrement utiles : d’abord, simplifier le quotidien, surtout en utilisant un langage clair et concret; ensuite, recourir à des repères visuels pour aider à mieux comprendre certaines consignes ou activités — par exemple, afficher une routine en images; enfin, préparer les changements à l’avance, car les imprévus peuvent être une grande source de stress.
Les échanges enrichissants ont conquis le grand nombre, comme le souligne Nathalie Lacroix-Bergeron, membre communautaire : « Il y avait des gens de partout : du Nord ontarien, à environ deux heures de route de Sarnia, et même d’Allemagne! Plusieurs étaient reconnaissants de réaliser que certains comportements observés chez des proches pouvaient être liés à l’autisme. »
Pour Mme Volquardsen, l’autisme ne se « guérit » pas, car ce n’est pas une maladie. Cependant, il est possible d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes grâce à des thérapies, des outils concrets et surtout une meilleure compréhension de leur fonctionnement.
« Dans une société conçue pour les cerveaux dits neurotypiques, il est important de reconnaître que de nombreuses personnes pensent et réagissent autrement. Ce n’est pas un problème à corriger, mais une différence à accueillir. Avec un peu d’adaptation et d’ouverture, on peut construire une société plus inclusive », conclut-elle.
Photo (Crédit : journal L’Action)