Christiane Beaupré – IJL Réseau-Presse – L’Action
L’annonce de Radio-Canada en date du 3 octobre a confirmé que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes avait approuvé la demande de modification du signal de la station CJBC 99,3 FM pour la ville de London. La demande permettrait désormais aux auditeurs de la région d’écouter les émissions produites à Windsor, dont l’émission Matins sans frontières, animée par Charles Lévesque, qui a été diffusée en direct du Café Commonwealth à London le matin du 8 novembre.
Il s’agit d’une victoire importante pour cette communauté qui désirait ardemment capter les ondes de Windsor plutôt que celles de Toronto, les organismes communautaires travaillant étroitement avec ceux de Sarnia et Windsor dans tous les dossiers phares de la francophonie du Sud-Ouest.
En plus de M. Lévesque, toute une équipe de Radio-Canada y était pour rencontrer les intervenants francophones de London : l’animatrice culturelle Lisette Leboeuf, Zaahirah Atchia (directrice régionale de Radio-Canada en Ontario), Marie-Claude Gélinas (cheffe Expériences citoyennes et partenariats), Émilie Dessureault-Paquette (membre de l’équipe de Matins sans frontières), Pascal Lévesque à la technique et le journaliste qui couvre déjà depuis quelques semaines la région, Bienvenu Senga.
Ce dernier a passé les 13 dernières années à Sudbury dont six à Radio-Canada. En entrevue avec L’Action, il a admis que ce déménagement était pour lui un grand changement.
« Ça fait un peu plus de deux mois que je suis installé à London. Nous avons un nouveau bureau ici et je devrai couvrir non seulement cette ville, mais aussi les régions de Sarnia et Woodstock, raconte Bienvenu Senga.
« Je trouve que les gens sont tissés serrés et s’activent énormément. Pour les mois à venir, mon objectif est vraiment d’aller près des gens pour faire connaître leurs préoccupations. Le défi que je me donne est d’essayer de trouver des histoires un peu plus inusitées dont on n’entend pas beaucoup parler et montrer ce qui se passe ici. Il y a des sujets qui résonnent avec un public beaucoup plus large, les enjeux sociaux et de santé entre autres, les enjeux qui préoccupent les gens de partout. Faire ressortir les particularités de cette région sera quelque chose sur laquelle je vais me concentrer. »
Une des intervenantes au cours de cette première émission diffusée de London abonde dans le même sens que la plupart des personnes rencontrées ce jour-là.
« Il était temps que London ait enfin un journaliste sur place pour couvrir l’actualité francophone et régionale, raconte Blandine Lesage, membre du conseil d’administration de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario pour la région du Sud-Ouest.
« Il y a tellement de choses qui se passent dans la communauté et le fait d’avoir une structure publique pour promouvoir l’actualité de London et ses environs, c’est important. Cela améliorera certainement la visibilité des événements et de tout ce qui s’y passe en français. On sait qu’il y a beaucoup de personnes qui écoutent la radio et qui ne sont pas forcément en contact avec les organismes communautaires pour avoir accès à toutes les informations. »
Après l’émission, l’équipe de Radio-Canada s’est rendue au Carrefour communautaire francophone de London (CCFL) pour faire connaissance avec la communauté.
« Cette rencontre au CCFL est surtout portée par notre équipe des communications, avec en tête Marie-Claude Gélinas, qui a travaillé sur un concept de rencontre citoyenne, explique Zaahirah Atchia.
« L’idée est de prendre le pouls du public et d’apprendre l’appréciation du travail que nous faisons. J’ai donc fait le déplacement aujourd’hui pour entendre ce que le public a à dire avec une grande dose d’humilité parce qu’on est là vraiment pour desservir les citoyens. »
Pour l’animateur Charles Lévesque, l’arrivée des ondes de Windsor à London était inévitable. « Ça fait des années que je fais des entrevues sur des sujets de London mais les francophones de la région ne les entendaient pas. Notre signal AM arrêtait un peu avant les limites de la ville et ça fait longtemps que je dis à nos patrons que l’on devrait avoir un journaliste à London. Nous y voici et je suis très heureux de pouvoir enfin mettre un visage sur la voix des gens avec qui nous avons eu de nombreux contacts au fil des ans. Ça va certainement enclencher quelque chose de positif pour la communauté. »
« Tu embarques dans ta voiture et tu écoutes la radio de Radio-Canada. C’est un réflexe normal pour un francophone. Mais il y a beaucoup d’autres francophones à London que nous ne connaissons pas. Ils ne connaissent pas le CCFL ou le Collège Boréal, alors ce serait plaisant s’ils savaient ce qui se passe ici. D’un point de vue égoïste, l’arrivée des ondes de Radio-Canada à London est l’occasion pour le CCFL de partager avec la communauté à plus grande échelle nos activités que nous offrons », expliquait la directrice générale du CCFL, Paulette Desjardins, qui croit vraiment, comme la majorité des intervenants francophones, que l’arrivée des ondes de Windsor et d’un journaliste à London aura un impact positif sur le développement de la francophonie locale.
Photo : Les intervenants francophones de London ont rencontré l’équipe de Radio-Canada au Carrefour communautaire après la première diffusion de l’émission radiophonique Matins sans frontières dans leur municipalité.