Près d’une personne sur cent est atteinte d’épilepsie, un problème médical encore méconnu de plusieurs. S’il n’est jamais hors de propos de conscientiser et d’informer les adultes quant à ce trouble de la santé, à plus forte raison les enfants doivent-ils eux aussi savoir ce qu’il en est, pour leur propre bien-être et celui de ceux qui doivent vivre avec cette condition. Le 26 mars dernier, l’école élémentaire Frère-André accueillait une imposante délégation pour attirer l’attention des jeunes sur cette problématique.

La prévalence de l’épilepsie varie selon la tranche d’âge et chaque cas peut différer en intensité, mais il n’en demeure pas moins que tous peuvent être touchés par ce trouble neurologique dont la principale manifestation sont des convulsions soudaines et incontrôlables. Parfois violentes, ces contractions musculaires peuvent faire tomber celui qui en est victime et lui faire perdre conscience. Ces symptômes sont causés par de brusques transmissions électrochimiques dans le cerveau.

Afin de conscientiser la population à ce phénomène, diverses activités de sensibilisation à l’épilepsie se tiennent pendant le mois de mars dont, le 26, la « Journée Lavande ». C’est à cette occasion que l’école élémentaire Frère-André et ses partenaires ont tout mis en oeuvre pour démystifier l’épilepsie auprès des élèves. Lancée en 2008 par Cassidy Megan, une jeune fille de la Nouvelle-Écosse ayant elle-même à composer avec l’épilepsie, la Journée Lavande se veut une façon d’inciter la population à en apprendre davantage sur ce qui entoure cette condition médicale et à soutenir la recherche scientifique sur cette question. Les gens sont invités à porter des vêtements de couleur lavande pour symboliser leur solidarité avec ceux aux prises avec l’épilepsie.

À l’école Frère-André, les élèves étaient eux aussi invités à arborer un vêtement de cette couleur, mais la volonté de leur faire comprendre l’ensemble de la problématique ne s’est pas arrêtée à ce symbole.

Pour débuter la journée en force, c’est par l’exploration de cinq véhicules d’urgence que les jeunes de toutes les classes ont commencé leur apprentissage. Un véhicule de la prévention des incendies, une voiture de police de la Ville de London, une voiture de la Gendarmerie royale du Canada, une ambulance et, cerise sur le gâteau, un camion de pompiers, étaient stationnés face à l’école. Par petits groupes et en suivant les explications des professionnels venus représenter leur département, les élèves ont jeté un coup d’oeil dans les divers véhicules, sont montés à bord et y ont vu les appareils facilitant le travail des services d’urgence. Oui, les gyrophares ont brillé de tous leurs feux et quelques coups de sirène ont achevé de réveiller les derniers élèves somnolents…

C’est ensuite au gymnase que les classes ont poursuivi leur initiation à la condition des épileptiques. Là leur étaient donnés de la documentation sur le sujet, des cahiers de prévention, des articles promotionnels des services d’urgence, etc. Une vente de sacs de maïs soufflé permettait de recueillir des fonds pour l’Epilepsy Support Centre et des employés de services paramédicaux expliquaient le fonctionnement de leur équipement.

L’évènement en imposait et il était manifeste que beaucoup de travail avait été mis dans sa préparation. Le mérite en revient à la famille de Jasmine Swan-Merrison qui, avec quelques membres du personnel de l’école et une représentante de l’organisme Épilepsie Canada, ont mis sur pied les activités de la journée. Jasmine, 9 ans, est une élève de 3e année à l’école Frère-André et a été diagnostiquée épileptique. Elle était présente lors de cette journée, vêtue de la couleur lavande de la tête aux pieds, fière et heureuse de la tenue de cette vaste campagne de sensibilisation. À la fin de l’avant-midi, lors d’une petite cérémonie, un élève de chaque classe a remis une fleur à Jasmine pour symboliser la solidarité de l’école à son endroit et à l’égard des personnes vivant avec l’épilepsie.

Il suffit souvent de peu pour capter l’attention des enfants, mais ce petit quelque chose peut faire toute la différence. En effet, si une touche d’imagination et de dynamisme ne viendrait pas colorer certains évènements, il est des réalités auxquelles il serait bien difficile de les initier. Pour certains, un camion de pompiers sera nécessaire, pour d’autres, une simple fleur suffira, mais dans chaque cas, tant que le cœur et l’intelligence seront touchés, ce sera mission accomplie.

Photo : Trois des véhicules d’urgence stationnés devant l’école élémentaire catholique Frère-André