La langue française et la culture qu’elle porte n’est pas que l’affaire des francophones. Nombreux sont ceux qui, sans avoir le français pour langue maternelle, n’en sont pas moins intéressés par sa richesse et les peuples qui la partage. C’est ainsi que des élèves du Collège universitaire King, une institution catholique affiliée à l’Université Western, ont pendant la Semaine de la Francophonie invité la population à jeter un coup d’œil à leurs projets de classe portant sur la langue de Molière.
Pour cette activité se déroulant sur trois soirs, ces élèves du programme d’études françaises ont d’abord fait usage de présentoirs ornés de photos et d’explications qui servaient d’introduction aux échanges qu’ils avaient avec les visiteurs. Le mercredi 9 mars, c’était Paris qui était à l’honneur, ses quartiers, ses monuments, ses musées, ses grands évènements artistiques et culturels de même que ses attraits inusités. Les étudiants ont eu l’occasion de partager ce qu’ils avaient découvert au cours de leur recherche tout en perfectionnant leur maîtrise du français.
Le lendemain, c’est vers le Québec que s’est tournée l’attention de tous : sa gastronomie, sa musique, le carnaval d’hiver de sa capitale, son actualité politique, ses régions, etc. Les accents des uns et des autres trahissaient les origines de chacun mais n’en démontraient qu’avec plus d’éloquence le caractère international de la langue française. Sur fond de musique québécoise, entre un morceau de fromage et une bouchée de gâteau basque, les gens discutaient de leurs études et des particularités de la « Belle province ».
Puis, le vendredi, cette semaine hors de l’ordinaire s’est conclue par la présentation des projets littéraires des étudiants de 3e année, qui allaient de réponses fictives à une lettre de rupture à la correspondance libre avec des étudiants de l’Université catholique de Lille, en France. Une dégustation de vins et fromages a donné une touche des plus conviviales à l’exposition.
La soirée consacrée au Québec fut une occasion pour tout le monde d’en apprendre davantage sur une petite ville située au bord du fleuve Saint-Laurent qu’un programme lie à l’Université Western. C’est en effet à Trois-Pistoles que les étudiants peuvent passer cinq semaines d’immersion française ponctuées de diverses activités culturelles. Ce séjour n’est pas obligatoire mais de nombreux étudiants décident d’en faire l’expérience. « Il y a toujours un enthousiasme par rapport au programme, confie Valérie Prat, professeur à l’université. C’est quelque chose que je trouve assez remarquable parce que je n’ai jamais eu de retour négatif. »
Mme Prat trouve particulièrement intéressant qu’il existe encore aujourd’hui à Trois-Pistoles des traces de culture basque, étant elle-même née au sein de ce peuple à cheval sur l’Espagne et la France qui venait pratiquer la chasse à la baleine dans le Saint-Laurent il y a quatre siècles. Ainsi, par exemple, c’est en mémoire de leur passage dans la région que le comté où se trouve Trois-Pistoles se nomme Les Basques et que l’Île-aux-Basques est ainsi désignée.
Quoi qu’il en soit, de Paris à Québec, de Trois-Pistoles à London, le français demeure décidément bien vivant.
Photo: Une petite foule mais une belle ambiance