Des bénévoles ont reçu des certificats à l’Église presbytérienne St. Lawrence de London, attestant d’une formation de 25 heures en animation. La formation offerte dans le cadre du projet L’Abri du soutien contribuera à offrir du soutien pour le bien-être des communautés ethnoculturelles francophones.

Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – L’Action

Former des bénévoles en animation afin d’accroître les connaissances des communautés ethnoculturelles au soutien du bien-être, tel est l’objectif de la deuxième étape du projet L’Abri du soutien. Ce programme a vu le jour en septembre 2022 après plus de deux ans de préparation avec Ellie Zandt et Karna Trentman. Ces dernières étaient alors respectivement coprésidente de la Table francophone de réseautage sur la santé mentale et les dépendances de London et environs et directrice des services communautaires et des services en français de l’Association canadienne pour la santé mentale – Thames Valley.

L’Abri du soutien offre de l’aide aux membres des communautés ethnoculturelles francophones de London pour renforcer les liens sociaux et améliorer leur bien-être. Basé sur le modèle du programme Friendship Bench du Zimbabwe, il a été adapté aux réalités des communautés francophones et post-migratoires en Amérique du Nord.

Au cours de la deuxième étape du programme, une formation gratuitedestinée à deux intervenants à temps partiel et à une vingtaine de bénévoles a été dispensée à compter du 31 janvier dernier par la psychologue Ruth B. Verhey. Au cours des six jours de formation, des sujets tels que la détresse et le bien-être, l’isolement et la connexion sociale, les compétences en soutien ainsi que la résolution de problèmes et la recherche de solutions ont été abordés.

Les participants ont été outillés à l’écoute active, à aider les personnes atteintes de troubles à discuter et échanger, ainsi qu’à poser des questions pour identifier les défis des utilisateurs. Les intéressés ont également appris à orienter les personnes dans le besoin vers les services adaptés.

« Dans ce programme, il ne sera pas question de donner des conseils, mais d’aider les personnes atteintes de ces troubles à trouver elles-mêmes des solutions. Le but est d’autonomiser ces communautés, de stimuler leur bien-être émotionnel et de prévenir des troubles graves », précise Dre Verhey, qui a une grande expérience dans le soutien en santé mentale communautaire et qui a déjà travaillé sur des projets similaires au Zimbabwe.

Pour les bénéficiaires de la formation, les avantages sont à la fois personnels et communautaires. Tatiana Baluzi, une des participantes, décrit ainsi son apprentissage : « J’ai appris à écouter de la bonne manière, en comprenant les buts de la personne, sans forcément prodiguer des conseils. Chacun est différent. Tous les conseils qui ont été salutaires dans nos vies ne peuvent pas nécessairement s’appliquer à tous ».

Brice Moifo Fokou renchérit : « J’avais quelques soucis décisionnels et cette formation m’a permis de faire une rétrospection sur moi-même. J’ai réalisé que je trouvais des réponses aux questions que je me posais intérieurement et j’ai remis mes idées en ordre. Je pourrai mieux aider mes amis, mes proches et particulièrement les nouveaux arrivants confrontés à un nouvel environnement. Également, je serai en mesure d’interpréter plus efficacement qui a réellement besoin de soutien, car cet apprentissage nous a donné les astuces et les ressources nécessaires. »

L’année dernière, à la première étape du projet consacrée à des séances de création conjointe avec les communautés, L’Abri du soutien a été adapté pour mieux répondre aux besoins locaux. Dre Verhey, animatrice des activités, avait notamment offert aux nouveaux arrivants et aux minorités visibles francophones de présenter leurs défis et leurs attentes.

Le projet, qui a évolué, facilite l’élimination des stigmates et le renforcement des liens de la communauté. « Avec ce programme, les communautés ethnoculturelles doivent s’aider avec les ressources disponibles, se maintenir dans une situation de bien-être prolongé et accroître de manière générale leur résilience », conclut Ellie Zandt.

Les personnes accompagnatrices formées sont invitées à consacrer de deux à trois heures par semaine au soutien des communautés afin de mettre à profit leurs connaissances et les pérenniser. Cet engagement contribuera à rendre les communautés ethnoculturelles francophones plus fortes et à surmonter leur isolement.

Photo : L’équipe de formation et les bénévoles (Crédit : L’Abri du soutien)