Le 19 novembre dernier, les résidents de London et de la région étaient conviés à s’exprimer publiquement sur leurs aspirations collectives en matière artistique et culturelle. C’est le gouvernement ontarien qui avait initié cette rencontre pour que la population ait l’occasion d’orienter les politiques publiques sur ces sujets. London n’était pas la première ville à être invitée à se prononcer. Depuis la mi-octobre, Queen’s Park avait de la même façon sollicité Barrie, Hamilton, Thunder Bay, Sudbury, Ottawa et Markham. Jusqu’au début du mois de décembre, Toronto, Kingston, Mississauga et Windsor seront également les hôtes de cette consultation à grande échelle devant servir à l’élaboration de la première stratégie ontarienne pour la culture. 

Le 19 novembre dernier, les résidents de London et de la région étaient conviés à s’exprimer publiquement sur leurs aspirations collectives en matière artistique et culturelle. C’est le gouvernement ontarien qui avait initié cette rencontre pour que la population ait l’occasion d’orienter les politiques publiques sur ces sujets. Celle-ci vise à doter la province d’une vision d’ensemble basée sur ce qui intéresse la population et sur ses suggestions pour consolider et dynamiser ce secteur d’activités. Il faut dire que les investissements du gouvernement en la matière ne sont pas négligeables : pour l’année financière 2014-2015, ce sont 800 millions de dollars de fonds publics qui ont été investis dans les arts et la culture. On comprend mieux dès lors cette volonté de cibler des priorités et de maximiser les retombées en s’adressant directement aux citoyens pour les sonder quant à leurs opinions.

Réunies au Musée de London en début de soirée, plus de 100 personnes ont pris place aux tables, formant ainsi de petits groupes qui plus tard devaient être mis à profit lorsque les participants furent invités à répondre à des questions. Mais avant que ne débute la consultation à proprement parler, deux intervenants de l’industrie des arts et de la culture ont été interviewés devant l’audience par Jane Farrow, une organisatrice communautaire qui a animé pendant plusieurs années à la CBC. 

Le témoignage des deux invités avait pour but de mettre l’audience « dans le bain » des questions touchant l’industrie culturelle. C’est ainsi que Ravi Jain, un directeur de théâtre, acteur et écrivain, et Ali Al-Aasm, un développeur web, se sont exprimés sur leur parcours, les relations entre les artistes et les institutions, le financement, les attentes des consommateurs, etc.

La présence d’un développeur web peut surprendre au sein d’un forum sur les arts mais, en fait, elle illustre la place grandissante de l’internet même à ce chapitre. Ainsi, par exemple, les jeux disponibles en ligne sont non seulement de plus en plus léchés au plan visuel, mais c’est aussi une industrie qui, en Ontario, emploie plus de gens que celle du film et de la télévision. Le témoignage de M. Al-Aasm, cofondateur de Red Piston Inc, une firme basée à Windsor, était également fort à propos pour savoir comment satisfaire une clientèle aux exigences toujours plus élevées. Quant à M. Jain, directeur du théâtre Why Not, à Toronto, il a exprimé ses idées pour renouveler le théâtre et le rendre plus en phase avec la demande, notamment celle, sous-estimée selon lui, des communautés ethnoculturelles. Des efforts plus importants devraient aussi être faits pour rejoindre le public. Ce spécialiste de la scène a également partagé sa conception de l’art : une expression personnelle du monde que tous peuvent expérimenter.

Ce fut ensuite au tour de Deborah Matthews, députée provinciale de London-Centre-Nord et, entre autres postes, vice-première ministre, à s’adresser à l’assistance. Mme Matthews a évoqué l’existence des nombreux emplois relevant du secteur des arts et de la culture, notamment à London, et souligné que ce type de consultation n’était que le début d’une « conversation » plus vaste qui était là pour durer.

Le public a ensuite été convié à faire part de ses opinions et suggestions. C’est en écrivant quelques mots-clés sur des feuilles prévues à cet effet que les participants ont répondu aux questions qui leur étaient posées. « Comment la culture enrichit-elle votre vie pendant l’année? », « Comment décririez-vous la culture en Ontario aujourd’hui? », « Comment aimeriez-vous pouvoir décrire la culture en Ontario d’ici dix ans? », etc., tel était le type de  questions adressées au public. 

À chaque table, les réponses et discussions qui les accompagnaient étaient ancrées dans le concret. Il faut dire qu’une bonne partie des participants pouvaient s’appuyer sur leurs expériences car ils étaient eux-mêmes des artistes, des intervenants ou employés du secteur culturel, des représentants des institutions muséales et patrimoniales, etc. Une minorité non-négligeable de participants provenaient des localités avoisinant London. Jane Farrow, comme à toutes les autres consultations, agissait à titre de facilitatrice.

Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de participer en personne à cette consultation, il est possible de faire part de ses idées sur le site ontario.ca/parlonsculture. C’est au cours de l’hiver 2016 que le gouvernement fera connaître les grandes lignes des réponses obtenues.

Photo: Une centaine de personnes ont participé à cet exercice de réflexion animé par Jane Farrow, au cours duquel deux intervenants de l’industrie culturelle ont livré leur témoignage.