Le Centre culturel Jolliet est un organisme en santé au plan des finances, de la membriété, de la programmation, du bénévolat, etc., mais il a un talon d’Achille : l’étrange et unanime réticence de ses membres à vouloir endosser la fonction de président. C’est ce qu’ont révélé à nouveau les élections qui se sont tenues lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) du 25 mai dernier.
Mais avant d’en arriver à ce point de l’ordre du jour, le conseil d’administration et l’assistance se sont penchés sur la situation du Centre. Ainsi, dans leur mot commun, les coprésidents Paul Bourgeois et Patrice Dufour ont passé en revue les activités et les initiatives de 2017-2018. Ce fut, en gros, une belle année très occupée.
Le concours d’écriture pour les jeunes s’est avéré une réussite. Par contre, il appert qu’il y a moins d’intérêt pour les voyages à Détroit s’ils ne sont pas consacrés au hockey. Les aînés ont assisté à une pièce de théâtre présentée par deux comédiens en tournée. À propos du troisième âge, les dernières semaines ont vu la fusion du Club de l’âge d’or La Gaieté au Centre Jolliet. En ce qui touche aux grandes activités, elles ont bénéficié d’un partenariat fertile entre les organismes francophones. Au chapitre de la membriété, le Centre Jolliet compte dans ses rangs 268 personnes de tous âges, une augmentation de 10 % comparée à pareille date l’an passé.
La communauté a également participé, au cours des derniers mois, à une consultation sur les soins de santé. Un autre dossier dans lequel le Centre est engagé est celui de l’éventuelle désignation de Sarnia en vertu de la Loi sur les services en français. Radio-Canada Windsor a également entrepris, suite à l’installation d’une nouvelle antenne et après une longue attente des francophones de Sarnia-Lambton, de diffuser sa programmation dans cette région au 101,5 FM.
Les états financiers, présentés par la trésorière Isabelle Scott, n’ont rien révélé d’inquiétant, au contraire. Un chevauchement temporaire de subventions a fait en sorte que l’organisme a fermé ses livres sur un surplus de 4882 $, une abstraction comptable, certes, mais qui illustre que l’argent n’est pas un grand sujet d’inquiétude dans le contexte actuel. Le Centre Jolliet entend néanmoins, pour la prochaine année, réduire ses frais bancaires et diminuer le coût de ses activités en trouvant des commanditaires.
L’assistance a consacré un bon moment à appuyer de nombreuses modifications aux statuts et règlements présentées par Paul Bourgeois. Parmi les plus importantes, mentionnons que, suite à la fusion du club La Gaieté au Centre Jolliet, le conseil d’administration comptera dorénavant un 11e membre représentant les aînés. Une définition plus actuelle et inclusive des membres (incluant celle des membres honoraires) a aussi été adoptée de même qu’une clause spécifiant que les réunions et les procès-verbaux se font en français.
La modification la plus étonnante résidait cependant dans celle prévoyant la convocation d’une assemblée extraordinaire dans les deux mois suivant une AGA pour décider de la dissolution de l’organisme au cas où les postes de président et de trésorier n’auraient pas été comblés lors des élections.
Ce nouveau règlement aura-t-il l’effet d’un électrochoc auprès des membres? Il faut dire que, depuis quelques années, le Centre Jolliet éprouve beaucoup de difficulté à pourvoir à sa présidence. Patrice Dufour est demeuré président de bon cœur, faute de relève, mais a à plusieurs reprises exprimé le désir de se retirer. Le Centre Jolliet a essayé récemment une nouvelle formule en scindant la présidence en deux, faisant de MM. Dufour et Bourgeois les coprésidents de l’organisme. Cette innovation n’a pas semblé séduire les membres qui continuent de voir dans cette fonction une écrasante responsabilité.
Cela s’est à nouveau vérifié pendant les élections. Encore une fois, faute de membres prêts à assumer cette tâche, MM. Dufour et Bourgeois ont dû se dévouer et endosser la présidence. Ces élections, qui se font poste après poste, ont confié le secrétariat à Diane Lamarche, la trésorerie à Isabelle Scott, la fonction d’administrateur aîné à Ronald Lamarche et les autres postes d’administrateur à Nathalie Dion, Patricia Boivin, Gaston Croteau, Mariah Amor, Louis Guimond et Olivier Lacasse.
Ce dénouement en a conduit plusieurs, à la fin de l’AGA, à évoquer l’idée d’une fusion entre le Centre Jolliet et le Centre communautaire francophone. Cette suggestion ne faisait cependant pas l’unanimité, bien que son application puisse potentiellement résoudre le problème de la présidence. C’est là une réflexion qui se poursuivra au cours des prochains mois.
PHOTO : L’AGA s’est tenue dans la grande salle du Centre communautaire francophone.