La courtepointe n’est certes pas un passe-temps qui fait la manchette régulièrement et, pourtant, il y a de quoi rester bouche bée lorsqu’on jette un coup d’oeil aux créations de ceux et celles qui pratiquent cet art ancestral. En effet, que cet art textile puisse être rangé dans la catégorie « artisanat » ne doit pas faire illusion sur ses possibilités d’être constamment renouvelé par l’imagination des courtepointiers. À l’occasion du 40e anniversaire de la guilde de courtepointe de Sarnia, la Judith & Norman Alix Gallery a donc décidé de saluer le talent de ses 170 membres en exposant quelques-unes de leurs créations récentes.
L’exposition Kaleidoscope porte bien son nom car, jusqu’au 31 mars, c’est un éventail de couleurs qui s’offre aux yeux du public. Or, en y regardant de plus près, le visiteur se rend vite compte que les oeuvres présentées ne constituent pas seulement un étalage de tous les tons imaginables mais une incursion dans l’univers d’un savoir-faire méconnu.
La courtepointe y est ici un véritable art contemporain, tant les concepts mis de l’avant s’approchent souvent de l’abstrait ou empruntent aux références de la culture populaire d’aujourd’hui. Loin d’être de simples napperons passant inaperçus, ces tissages sont faits pour être exposés et bon nombre de visiteurs n’hésiteraient pas à en faire des éléments de décoration dans leur maison.
Quelques oeuvres s’inspirent de thèmes plus familiers : fleurs, fruits, animaux, etc. Dans tous les cas, les techniques utilisées vont bien au-delà du simple rapiéçage : par exemple, de multiples coutures, disposées tels des sillons, donnent de la rondeur à des représentations de sujets bombés ou créent des motifs à elles-seules.
Ces oeuvres d’artistes qui n’ont d’amateurs que le nom côtoient, dans une salle voisine, une installation créée par la québécoise Diane Landry et intitulée École d’aviation. Typique des sculptures animées de cette artiste hors normes, Écoles d’aviation joue sur la lumière, les ombres, les sons et le mouvement. Constitué de parapluies qui s’ouvrent et se ferment en même temps que sont actionnés des accordéons, l’ensemble vise à créer une atmosphère symbolisant la respiration et l’imprévisibilité du climat, quoique chacun est libre d’y voir ce qu’il désire.
La galerie Alix, sur la rue Christina, est un de ces trésors cachés de la région de Sarnia-Lambton que tant les touristes que les résidents prennent plaisir à découvrir.
PHOTO : Des courtepointes pour tous les goûts.