Presque une majorité de Canadiens croient que le déconfinement devrait s’appliquer selon la situation sanitaire des différentes régions d’une province plutôt que d’être décrété « mur à mur ».
Selon un nouveau sondage de la firme Léger sur la pandémie, 47 % des répondants approuvent le déconfinement ciblé par région, comme l’a décrété le gouvernement du Québec, qui a maintenu des exigences sanitaires fermes dans la région de Montréal tout en les assouplissant ailleurs.
Le sondage constate d’ailleurs que 73 % des répondants québécois et 52 % de ceux de l’Alberta approuvent ce déconfinement régional – les deux appuis les plus élevés pour cette stratégie. C’est dans les provinces de l’Atlantique que ce taux est le plus bas (25 %) alors qu’il est de 39 % en Ontario.
Dans l’ensemble du pays, 35 % des répondants endossent que le déconfinement d’une province ait lieu en même temps dans toutes les régions; 18 % croient même qu’il devrait survenir au même rythme partout au Canada. Le vice-président de Léger, Christian Bourque, croit que les Canadiens tiennent à une certaine souplesse dans les décisions sur le déconfinement, en raison des situations sanitaires régionales qui varient beaucoup.
D’autre part, 60 % des répondants encouragent leur gouvernement provincial ou territorial à maintenir le rythme actuel de levée des mesures restrictives; 27 % pensent que les autorités vont trop vite et 13 % aimeraient un déconfinement plus rapide.
Le masque et la distanciation
Parmi les répondants au sondage, près de la moitié (48 %) disent qu’ils portent maintenant le masque pour aller au marché d’alimentation, et 42 % pour aller à la pharmacie. Environ 10 % seulement ont déclaré qu’ils porteraient le masque pour aller marcher. M. Bourque croit que les Canadiens ne comprennent pas toujours pourquoi les masques sont réellement utiles.
Parmi les personnes interrogées, y compris celles qui ne portent pas de masque, 43 % ont déclaré qu’elles le portaient pour se protéger et protéger les autres contre le virus, alors qu’en réalité, les masques non médicaux n’offrent qu’une faible protection à celui qui le porte : ils visent plutôt à empêcher le porteur de transmettre le virus aux autres, par les gouttelettes projetées.
Par ailleurs, 56 % des répondants ont affirmé que des gens s’étaient approchés d’eux à moins de deux mètres au cours de la semaine.
Les activités qui nous manquent
Lorsqu’on leur demande quelles activités ils seront à l’aise de faire lorsque les gouvernements lèveront les restrictions sanitaires, les répondants citent d’abord les rénovations (60), les centres commerciaux (45) et le restaurant (37), les salles de conditionnement physique (20), l’avion (18), les grands rassemblements (évènements sportifs, concerts ou festivals) et les bars (15 %).
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé le mardi 19 mai que la frontière canado-américaine demeurerait fermée pour au moins 30 jours encore, jusqu’au 21 juin. Or, près de la moitié des répondants (47 %) croient que cette frontière devrait rester fermée aux voyages non essentiels jusqu’à la fin de l’année; cette prudence atteint 60 % dans les provinces de l’Atlantique et 55 % au Québec.
Au pays, 33 % des répondants croient que la frontière devrait rouvrir en septembre et 16 % à la fin de juin. Seuls 5 % des répondants canadiens – 2 % au Québec – croient que cette frontière devrait rouvrir dès maintenant.
Le sondage, mené pour l’Association d’études canadiennes, a été réalisé sur internet du 15 au 17 mai auprès de 1513 Canadiens. Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste.
SOURCE: La Presse canadienne