Dominique Millette porte plusieurs chapeaux. Il y a quelques semaines, elle mettait celui de coordonnatrice de la programmation culturelle au Centre communautaire régional de London. Mais cette résidente de Woodstock est également traductrice, réviseuse, photojournaliste et… romancière.
En 1997 paraissait son premier roman, La Delphinée, aux Éditions Prise de parole, une œuvre originale tant par la forme que le contenu et qui mettait en scène le destin croisé de deux personnages libérés de leur créateur : Nadja, d’André Breton, et Matilda, de Pablo Neruda. En 1998, Mme Millette a fait une incursion dans le monde du théâtre avec L’Éveil de Sycorax, produit et mis en scène par le Great Canadian Theatre Company. Depuis, elle a ajouté à son actif quelques nouvelles publiées en ligne ou dans des revues littéraires.
Puisque ses récits se sont attirés des critiques flatteuses et considérant que le milieu de l’édition est réceptif à l’idée de publier ses textes, ce qui est un accomplissement en soi lorsque l’on constate combien d’auteurs ne parviennent pas à percer, Dominique Millette s’est remise à l’écriture et a couché sur papier Un pharaon errant. Ce récit satirique mettant en scène une momie qui se déguise pour se balader à son aise à Toronto a plu aux éditeurs de la maison Prise de parole. Mais ceux-ci souhaitaient publier un livre plus volumineux, de sorte qu’ils ont demandé à Mme Millette de transformer son projet en recueil de nouvelles plutôt qu’en un court roman.
Ayant déjà sous la main quelques histoires qui ne demandaient qu’à être peaufinées, l’auteure s’est remise à l’écriture pour retravailler deux récits dans le même ton que sa première nouvelle. Dans Quitte ou double, le lecteur suit les péripéties d’un acteur qui, pour échapper à la mafia, se substitue à un robot à son effigie dans une société du futur où les androïdes comblent les besoins affectifs des plus riches. Dans Le pied à terre, le récit puise dans les références à la mythologie grecque en mettant en scène les dieux de l’Olympe qui, songeant à détruire le genre humain, envoient la déesse Athéna sur Terre pour enquêter sur ce qui s’y passe.
Ces trois histoires mises ensemble forment le recueil Car les dieux sont avec nous, qui sera publié en novembre prochain. Comme on peut le constater, Dominique Millette est une passionnée de science-fiction et du style fantastique, dont elle consomme depuis longtemps la littérature et les productions cinématographiques et télévisées. Mais elle apprécie également la les romans du XIXe siècle et, dans le répertoire franco-ontarien, les œuvres de Melchior Mbonimpa, professeur à l’Université de Sudbury. Côté projets, Mme Millette espère un jour avoir l’occasion d’écrire une série pour la télévision, un projet ambitieux mais qui représenterait pour elle un défi excitant.
La littérature est une des voies privilégiées pour faire vivre la francophonie canadienne en situation minoritaire. Mais ces considérations sociopolitiques sont très secondaires en regard de ce qui compte vraiment et donne toute sa valeur à l’écriture comme forme d’expression artistique : la richesse du vocabulaire, l’originalité du récit et la faculté de captiver le lecteur.