Sous le thème « Égalité, justice et progrès », le Réseau-Femmes du Sud-Ouest a convié les femmes immigrantes de la région à une soirée de partage et de réseautage. Trois invitées ont livré des témoignages inspirants sur l’inclusion, l’autonomisation et la transmission culturelle.

Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – L’Action

Afin de rendre hommage au passé et d’inspirer l’avenir, le Réseau-Femmes du Sud-Ouest (Réseau-Femmes) a célébré le Mois de l’histoire des Noirs en mettant l’accent sur la résilience, l’innovation et les contributions des femmes noires, le vendredi 21 février au Carrefour communautaire francophone de London (CCFL).

Sous le thème « Égalité, justice et progrès », l’organisme avait invité les femmes immigrantes de la région et ses membres à profiter d’un bon repas et d’occasions de réseautage tout en écoutant les discours inspirants de trois invitées. Il s’agissait de Sonia Muhimpundu Kayishema (autrice, promotrice de la santé au London Inter-Community Health Centre de London et pour Accès Franco-Santé), Sybille Ugirase (fondatrice du club de danse traditionnelle rwandaise Abamararungu) et Angel Tsiga (propriétaire du Salon The Fix Inc.). Cette activité était coordonnée par Gladys Isimbi pour le Réseau-Femmes.

« Nous avons organisé cette soirée pour souligner la contribution des femmes noires à London, explique la présidente du Réseau, Élise Nyirasuku. Nous voulions nous retrouver, célébrer et éprouver du plaisir ensemble. Nous savons que les réalités des personnes noires sont tellement différentes, et avoir des moments comme celui-ci pour échanger et célébrer leur histoire et leur héritage est important pour toutes les femmes de la communauté afin qu’elles se sentent incluses et bienvenues dans ce pays. »

Sonia Muhimpundu Kayishema s’est présentée la première. Née au Burundi de parents rwandais, elle a immigré au Canada à l’âge de 15 ans. Elle possède 20 années d’expérience dans le développement communautaire et en septembre dernier, elle a publié son premier recueil de poèmes intitulé Bouquets et Bourrasques : Poésie sur les marées de la vie.

« Pour moi, le développement communautaire et l’écriture sont des outils qui sont puissants pour assurer l’égalité, la justice et le progrès d’une communauté. Ma passion a toujours été l’autonomisation des individus pour les aider à accéder aux services dont ils ont besoin et à cette justice sociale », raconte-t-elle.

Elle a expliqué que le Mois de l’histoire des Noirs permet de constater que des progrès ont été réalisés mais qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire. « C’est là où l’on se rend compte de l’importance du développement communautaire qui permet de renforcir les personnes marginalisées et de traverser les obstacles qui leur restent à franchir. Cet outil favorise également l’établissement et l’autonomisation des femmes de façon générale, mais en particulier des femmes noires. Le développement communautaire permet de créer des espaces pour aider les femmes noires à partager des expériences spécifiques », poursuit-elle.

Puis, Sibylle Ugirase a raconté son histoire et la raison pour laquelle elle a fondé en 2018 son club de danse qui initie les jeunes de 7 à 17 ans de London aux danses traditionnelles rwandaises. Elle a expliqué qu’elle a été passionnée par les danses traditionnelles dès son enfance au Rwanda, ce qui l’a motivée à vouloir le faire professionnellement. Elle leur enseigne aussi la langue. « C’est une opportunité pour les jeunes de tisser un lien identitaire plus fort », affirme Mme Ugirase. Sa fille, une adolescente, était présente pour en témoigner, elle qui fait partie du Club depuis quelques années.

La troisième invitée Angel Tsiga a aussi raconté son parcours qui l’a menée à ouvrir son salon de coiffure en 2019 parce qu’il y avait très peu d’endroits spécialisés dans le soin des cheveux des femmes noires. « Je voulais voir une personne spécialiste dans le traitement et la coiffure de mon type de cheveux mais il y avait très peu d’options à London », admet-elle. Elle a vu cette situation comme une occasion d’affaires. Depuis, elle a survécu la crise de la COVID et développé sa propre gamme de produits pour les cheveux.

Bref, des discours très inspirants pour les femmes immigrantes dans la salle communautaire du CCFL.

La rencontre s’est achevée avec des enfants et des adolescents des communautés noires de London qui, tour à tour, ont partagé leur plus grand souhait en ce Mois de l’histoire des Noirs. Plusieurs ont fait allusion à la fin du racisme et de l’intimidation dont ils sont victimes à cause de la couleur de leur peau. Venant de la bouche de ces jeunes, cela donnait des frissons. Les organisatrices ont ensuite partagé un gâteau avec la communauté.

Photo : Une belle occasion de réseautage pour ces femmes de London