Alexia Grousson

La période des Fêtes peut être un temps particulièrement difficile pour les femmes qui se sentent isolées. Ces périodes, souvent associées à des rassemblements familiaux, à la convivialité et à la célébration, peuvent exacerber le sentiment de solitude pour celles qui se trouvent éloignées de leurs proches ou marginalisées socialement. Cet isolement peut être aggravé par des facteurs tels que des ruptures familiales des violences domestiques, ou encore des responsabilités disproportionnées dans la gestion des tâches domestiques et des préparatifs, qui peuvent accentuer leur fatigue mentale. Par ailleurs, la pression sociale pour afficher une image de bonheur et de perfection durant les Fêtes peut renforcer un sentiment de détresse et d’exclusion pour celles qui vivent ces moments seules.

Afin de remédier à cette problématique, il est essentiel de promouvoir des initiatives communautaires inclusives et de sensibiliser à l’importance de briser l’isolement en créant des réseaux de soutien et des espaces d’échange où ces femmes peuvent se sentir valorisées et écoutées. En ce sens, le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario (RFSOO) a entrepris une belle initiative. En effet, l’organisme a planifié deux soirées types « souper des Fêtes », à Windsor et à London, ainsi qu’une activité de confection de pâtisseries à Sarnia.

Souper des Fêtes

Depuis plusieurs années, le Réseau-femmes organise un souper des Fêtes entre femmes. Mais une nouveauté s’est glissée cette année : toutes les participantes pouvaient venir accompagnées de leurs enfants.  En moyenne, une quarantaine de femmes y ont participé dans chacune des villes.

« Nous sommes heureuses de pouvoir contribuer au bonheur des femmes qui sont seules durant cette période de l’année », relate Audrez Minzola, intervenante au RFSOO.

Le repas était un buffet composé de mets canadiens mais aussi africains, tels que du poisson avec sauce, de la lasagne, du pâté chinois, du poulet avec du riz, et du gâteau.

En guise de cadeaux, les enfants ont reçu une variété de jouets. Les participantes à l’activité de Windsor ont chacune reçu une dinde avec des légumes ainsi qu’une carte-cadeau pour compléter les achats du repas. Celles de London ont reçu des produits de première nécessité et des cartes-cadeaux.

« Comme toutes n’ont pas la possibilité d’investir dans de la nourriture typique du temps des Fêtes, à Windsor, nous avons pensé à cette possibilité de cadeaux pour les aider. Les participantes étaient contentes de pouvoir sortir, socialiser, réseauter, rencontrer du monde et tisser des liens. Elles ont aussi beaucoup apprécié partager ce moment avec leurs enfants », commente Mme Minzola.

Atelier de pâtisseries

À Sarnia, le Réseau-femmes a voté pour un atelier de préparation des pâtisseries des Fêtes.

« À cette période de l’année, il y a souvent plus de tension dans les airs. Les gens sont stressés et cela se ressent particulièrement au niveau des familles et des couples. Il se peut que ça devienne dangereux pour les femmes. Afin de gagner du temps, lutter contre les tensions, briser l’isolement et favoriser l’entraide, Réseau-femmes a proposé l’activité de préparation de pâtisseries », explique l’intervenante Melissa Guérette Greening. Il s’agissait d’une activité familiale à laquelle une trentaine de jeunes ont participé.  

« Avant de commencer, j’ai rassuré les participantes que tout ne serait pas parfait mais que nous allions faire de notre mieux pour réussir les pâtisseries tout en profitant de ce moment pour s’entraider et s’encourager », poursuit Mme Guérette.

Les participantes ont été divisées en équipe de cinq. Chaque équipe devait réaliser deux recettes. Au total, une dizaine de recettes ont vu le jour parmi les biscuits au pain d’épices, au beurre à dérouler, à la canne à sucre, les tartelettes au beurre, le fudge croustillant ou encore, les carrés moelleux aux Rice Krispies. Le tout a été divisé équitablement en 12 paniers, correspondant au 12 familles présentes.

« Les enfants ont beaucoup aimé décorer les biscuits. Les plus grands montraient aux plus petits comment faire. Quand ils avaient fini, ils jouaient ensemble dans le gymnase. Les femmes aussi ont montré beaucoup d’entraide. C’était beau à voir et à vivre », conclut Melissa Guérette Greening.

Photo : Des participantes posent fièrement avec leurs créations.