Dominique Millette

 

On connaît l’auteure-compositrice-interprète Céleste Lévis surtout pour avoir raflé six des huit prix d’Ontario Pop en 2013, puis s’être rendue en demi-finale du Festival international de la chanson de Granby en 2014 et en demi-finale de La Voix en 2015.

Elle a assuré la première partie des spectacles de Francis Cabrel en 2016, en plus de ses nominations au Gala de l’ADISQ et au Gala Trille Or. Avec quatre albums à son acquis, Céleste Lévis a été chaleureusement accueillie au Eastern Star Temple à London le 25 mars dernier, dans le cadre du mois de la Francophonie. Le concert était organisé par le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL).

Ce qu’on connaît peut-être un peu moins, c’est que l’artiste de Timmins est le produit d’une lutte acharnée pour le droit de l’éducation en français qui s’est déroulée… ici à London!

La grand-mère de Céleste Lévis, Kathryn Lock de Shawinigan au Québec, s’est établie à London en 1963 avec son mari William. Elle a fait pression avec d’autres francophones de la ville pour avoir des cours en français, puis une école francophone : l’école Alexandra, établie vers 1973. Elle aurait été démolie au début des années 1980 avant de déménager à son emplacement actuel, et s’appelle aujourd’hui l’École élémentaire Marie-Curie.

Sa fille Monique Lévis, mère de Céleste, a été de la première cohorte d’élèves de ce tout premier établissement scolaire francophone de London. Elle s’est rendue à l’Université d’Ottawa et vit aujourd’hui à Timmins avec son mari Daniel.

Les parents étaient là le 25 mars pour s’occuper du petit Samuel Joly, la quatrième génération, pendant que maman chantait sur scène avec papa, Marc-Antoine Joly. Les grands-parents étaient dans l’auditoire.

« Il y avait seulement une école privée qui offrait des cours en français, et c’était mauvais. On s’est battus pour avoir des écoles, raconte Mme Lock. Quand on allait au conseil scolaire, les anglophones nous disaient de retourner chez nous (go back home), en voulant dire le Québec. »

Heureusement, ni Mme Lock, ni sa fille Monique n’ont fait suite à cette demande. Aujourd’hui, le fruit de la lutte de grand-maman est là pour charmer les oreilles franco-ontariennes autant que celles du Québec et de la France. Et qui sait? Le petit Samuel emboîtera peut-être le pas à ses parents talentueux.

 

Photo (Dominique Millette) : Une histoire de famille! De gauche à droite : Monique Lévis, Daniel Lévis (arrière), Marc-Antoine Joly avec Samuel dans les bras, Céleste Lévis, Kathryn Lock (arrière) et William Lock.