En ce mois de mars au cours duquel la francophonie est à l’honneur, la chanteuse Laurraine Sigouin et le Quatuor Ken Foster ont offert un concert de circonstance. Présenté par la London Jazz Society, le spectacle s’est tenu au Centre Mocha Shrine le dimanche 4 mars devant un public nombreux et enthousiaste.
Le Quatuor Ken Foster porte le nom de son saxophoniste. À ses côtés, Don DiCarlo au piano, Sandy MacKay à la batterie et Larry Ernewein à la basse complètent le portrait de cette formation bien connue des amateurs de jazz de London. Laurraine Sigouin, qui se retrouve fréquemment sur scène avec eux, n’est pas moins appréciée des mélomanes, d’autant plus qu’elle apporte, comme peu savent le faire, une touche francophone à ses prestations.
C’est ainsi qu’après un mot de bienvenue de Barbara Wenman, présidente de la London Jazz Society, et deux pièces instrumentales, Mme Sigouin s’est plongée dans son répertoire. À quelques exceptions près, c’est un enchaînement de chansons en français d’ici et d’ailleurs qui fut offert au public. Parmi celles qui lui tenaient manifestement à cœur figurait À vélo, dont les paroles sont de sa composition et la musique de Steven Hardy, un compositeur de la région qu’elle estime beaucoup.
Charles Aznavour, Robert Charlebois, Henri Salvador, Serge Gainsbourg, Michel Fugain, Édith Piaf, etc. : voilà autant de grands noms dont les oeuvres ont repris vie au cours de cet après-midi musical. Mais d’où vient l’attachement de Laurraine Sigouin à pareille variété de références artistiques? « J’ai grandi avec la musique dans la maison », explique la chanteuse en entrevue.
Dernière née d’une grande famille où le goût pour la chanson était très prononcé, Mme Sigouin a passé sa jeunesse entourée d’un large éventail musical francophone dont les influences swing n’étaient jamais très loin, d’où son orientation vers un répertoire et une interprétation plus jazzés. L’influence de son père et de sa mère a été déterminante dans sa formation et son choix de carrière : « Ils m’ont inscrite dans des cours de musique quand j’étais jeune. Ils ont tout fait pour m’offrir des cours de musique : mes parents ont beaucoup sacrifié pour que j’aie ça », explique Mme Sigouin dont le choix de certaines pièces pour ce spectacle s’explique par l’affection que ses parents y portaient.
Originaire de Cochrane, dans le nord de la province, Laurraine Sigouin a fait ses études en musique à l’Université Western, à London. Cette ville en apparence aux antipodes de sa région natale lui réservait cependant bien plus qu’un programme académique à la hauteur de ses attentes : « Avec le temps, j’ai trouvé à London une communauté qui appuie la francophonie ».
C’est ainsi que la chanteuse poursuit depuis son parcours auprès d’un public non seulement francophone mais aussi, bien souvent, francophile, car l’engouement pour la langue de Molière va bien au-delà de ceux qui la maîtrisent. Alors que se célèbre la francophonie, voilà qui augure bien pour sa pérennité en Ontario.
PHOTO: Sur scène, Laurraine Sigouin et le Quatuor Ken Foster