L’école secondaire John Paul II du London District Catholic School Board est parvenue à l’autosuffisance énergétique et à la neutralité en carbone, une première au Canada pour un établissement de ce niveau scolaire.

Être indépendant au chapitre de l’énergie est un concept aisé à comprendre et il est facile de s’imaginer quelques approches pour y parvenir. C’est donc sans surprise que l’on apprend que l’école a installé des panneaux solaires – rien de moins que 2700 – sur sa propriété.

Cela dit, la géothermie est également utilisée à l’école John Paul II. Il s’agit d’une énergie propre et renouvelable se basant sur la température ambiante à quelques mètres sous la surface du sol. La géothermie fonctionne avec l’aide d’une thermopompe, d’un circuit souterrain dans lequel circulent un liquide qui se réchauffe ou se refroidit au contact du sol et un système qui assure la distribution de la chaleur ou de la fraîcheur dans le bâtiment.

Voilà donc pour la dimension énergétique de l’école secondaire John Paul II. Mais qu’en est-il de cette neutralité en ce qui touche les émissions carboniques? Et de quoi s’agit-il pour commencer?

Le carbone est un élément chimique que l’on trouve en abondance dans la nature et sous diverses formes. Son omniprésence est principalement due à sa capacité à se lier facilement avec d’autres éléments. Le carbone est d’ailleurs présent dans tous les êtres vivants et puisque les éléments ne peuvent pas être décomposés en autre chose, il existera toujours d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi le carbone se trouve aussi dans le pétrole et le charbon, deux substances nées de la décomposition d’organismes, la faune marine chez l’un et les végétaux chez l’autre, d’où le nom d’énergies fossiles.

Quant au dioxyde de carbone, il apparaît lorsqu’une liaison carbone est rompue et que de l’énergie est alors libérée. C’est exactement ce qui se passe lorsque du pétrole ou du charbon sont brûlés. Le « CO2 » qui est au centre de tant de débats et de politiques publiques est généré lorsque, son lien étant rompu, un atome de carbone sera attiré pour se lier avec ce qui est le plus facilement accessible, c’est-à-dire l’oxygène. Un atome de carbone et deux atomes d’oxygène constituent la molécule CO2.

Compte tenu de l’énorme quantité d’énergies fossiles qui a été utilisée au cours des 200 dernières années, la quantité de CO2 dans l’atmosphère dépasse la capacité que la végétation a à l’absorber. C’est ce qui conduit au réchauffement climatique, car, avec d’autres gaz, cette quantité de CO2 piège trop de chaleur solaire dans notre atmosphère. Ce phénomène est appelé « effet de serre » et est au centre des changements climatiques.

Cette terminologie est aujourd’hui bien connue des jeunes et qu’une école veuille être à la hauteur de ce qu’elle enseigne est un objectif plein de bon sens.

Il en a coûté 9,7 millions $ pour apporter les améliorations nécessaires à l’édifice et son terrain. De cette somme, 4,8 millions $ ont été versés par les gouvernements fédéral et provincial, le conseil scolaire assumant la balance. Il faut dire que de contribuer à la réduction des émissions carboniques n’est pas qu’une question de transport : de multiples changements peuvent être faits relativement aux biens que l’on consomme, aux matériaux de construction utilisés, à notre régime alimentaire, etc., pour couper court aux émissions de ce genre, que ce soit de manière directe ou indirecte. L’investissement initial peut s’avérer important, mais les économies générées sur le long terme sont indiscutables.

L’inauguration officielle de cette école de l’avenir a eu lieu le 2 novembre dernier et a généré beaucoup d’intérêt. Nul doute que l’école secondaire John Paul II inspirera le milieu de l’éducation à aller encore plus loin dans sa volonté de faire sa part pour l’environnement.

 

(Crédit photo: Tyeman200)