Depuis quelques années, un lien particulier unit les francophones de London aux élèves Burundais : une initiative d’un couple d’enseignants destinée à améliorer le sort des moins fortunés.
« Ça a commencé comme une affaire de famille à Noël en 2010, raconte Renée Singirankabo. On se disait qu’on est bien ici, alors pourquoi ne pas aider les autres? » Elle et son mari, Lin Ndayifukamiye, ont alors réfléchi à la manière de partager cette chance qu’ils ont eue dans la vie avec des ressortissants de leur pays d’origine, le Burundi. Puisque l’éducation est bien souvent une clé du succès, leurs efforts se sont orientés dans ce sens et ils ont décidé de fonder une antenne locale d’un organisme d’envergure nord-américaine, le Burundi Education Fund.
Dès 2011, Mme Singirankabo et M. Ndayifukamiye ont mis sur pied leur première activité-bénéfice, y investissant de leur propre argent pour l’achat du matériel nécessaire. L’initiative se poursuit jusqu’à ce jour et la dernière collecte de fonds a eu lieu le 9 juin dernier : un souper ayant réuni environ 80 convives. Une douzaine de bénévoles ont mis la main à la pâte à cette soirée où un encan silencieux a permis d’arrondir la somme générée par le prix d’entrée.
Au menu : un souper à l’occidentale avec une touche africaine préparé par Febby Mumba. Les samosas et les vitumbuas, deux collations originaires d’Afrique, ont donc côtoyé les steaks, le poulet au beurre, la salade de pâtes, etc. L’ambiance musicale était assurée par un disc-jockey. Au cours de la soirée, Yvette Thornton, un membre d’un Club Rotary dont fait partie Lin Ndayifukamiye, a fait une présentation sur l’engagement bénévole des jeunes.
Dans une veine plus personnelle, Cindy Rosen, une enseignante à la retraite de l’École secondaire Gabriel-Dumont, est montée sur scène pour interpréter deux chansons, La Mer et Ne me quitte pas. Accompagnée au piano par Éric Charbonneau, un musicien de London, il s’agissait de sa façon de rendre hommage à Mme Singirankabo, elle aussi enseignante à Gabriel-Dumont et qui prendra sous peu sa retraite.
Son mari, Lin Ndayifukamiye, est lui-même passé par là l’année dernière après avoir travaillé à l’École secondaire catholique Monseigneur-Bruyère. Avoir la possibilité de s’appuyer sur les deux conseils scolaires pour rassembler des convives et donateurs a été un facteur de succès pour ce souper-bénéfice. En effet, plusieurs participants étaient des connaissances du couple, rencontrées dans le cadre de leur travail.
La retraite des deux principaux organisateurs aura un impact majeur sur leur engagement à l’endroit du Burundi Education Fund. « Nous allons consacrer beaucoup plus de temps pour diversifier les activités génératrices de fonds. Ce que l’on fait, c’est une goutte dans l’océan », confie, modeste, M. Ndayifukamiye. Le couple prévoit notamment trouver davantage de partenaires.
Au cours des premières années de cette initiative, l’argent était versé directement au Burundi, mais avec les troubles politiques qu’a récemment connus ce pays, ce sont maintenant les réfugiés burundais au Rwanda qui bénéficient de cette aide. L’organisme dispose de contacts dans cette région pour s’assurer que les fonds soient utilisés correctement.

Photo : 80 convives ont participé à ce repas dont les fonds permettent de venir en aide aux Burundais réfugiés au Rwanda.