Confrontée à des défis financiers et organisationnels insurmontables, le conseil d’administration de l’ACFO London-Sarnia a décidé de fermer l’organisme. C’est ce qu’a annoncé Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), à l’occasion d’une réunion téléphonique spéciale de la Table Franco-Info tenue le 16 juin dernier.
Au cours des derniers mois, l’ACFO avait sollicité l’aide de l’AFO pour tenter de résoudre son problème d’endettement et les conséquences légales qui en découlaient pour ses administrateurs passés et présents. Plutôt que de mettre l’organisme en tutelle, l’AFO avait plutôt accepté de l’accompagner dans ses démarches.
La réunion avait été convoquée pour faire le point sur la situation et c’est d’entrée de jeu que M. Hominuk a laissé tomber la nouvelle : « C’est avec beaucoup de regret que nous annonçons la fermeture de l’ACFO London-Sarnia ». Cette décision a été prise par les deux derniers membres du conseil d’administration de l’organisme, Joseph Nsabimana et Anne Toth. Il s’agit d’une perte importante pour la communauté, a convenu M. Hominuk.
« La dette accumulée est trop considérable pour envisager un paiement ou un redressement », a expliqué le directeur général de l’AFO, pointant l’absence de revenus comme le principal obstacle à une résolution du problème. Tout ce qui a pu être fait depuis avril fut de mettre un terme aux dépenses.
Peter Hominuk a tenu à préciser qu’il n’avait rencontré, dans son examen de la comptabilité de l’ACFO, aucun élément lui donnant à penser qu’une fraude avait été commise. Nicole Buteau qui a occupé, le temps d’une saison, le poste de directrice générale par intérim, a mis de l’ordre dans la documentation et les données disponibles, ce dont M. Hominuk lui était reconnaissant.
Ce dernier a cependant admis qu’il ne savait pas exactement pourquoi et comment l’ACFO s’est empêtrée dans les dettes mais ce serait probablement une question de mauvaise gestion. Il a cité en exemple les ressources humaines trop importantes pour les besoins de l’organisme et un loyer trop cher. Qui plus est, si la demande d’aide à l’AFO avait été faite un an ou deux plus tôt, des pistes de solution plus substantielles auraient pu être dégagées mais, dans le cas présent, il était malheureusement trop tard pour sauver l’ACFO.
M. Hominuk s’est fait circonspect pour tout ce qui touche aux autres acteurs du dossier, au nom desquels il a pris soin de ne pas s’exprimer. « On ne sait pas de quelle façon le gouvernement pourrait réagir à cette situation », a dit le directeur général de l’AFO. Le sort des administrateurs demeure donc des plus flous. « On continue à accompagner et à donner des conseils », s’est-il contenter de résumer.
Pour ce qui est de la suite des choses, quelques idées ont été mises sur la table. Ainsi, Peter Hominuk souhaiterait qu’une meilleure formation soit offerte aux administrateurs d’organismes pour qu’ils comprennent mieux leurs responsabilités et que pareille situation ne se représente plus. L’ouverture d’une nouvelle ACFO a également été envisagée.
Quoi qu’il en soit, la quinzaine de participants à la réunion ont émis le souhait de rencontrer à nouveau M. Hominuk à la fin de l’été pour faire un suivi et déterminer les prochaines étapes à entreprendre. La communauté continuera à être maintenue au courant des prochains développements dans ce dossier.

Photo : c’est en février dernier, lors de l’assemblée générale extraordinaire de l’ACFO,
que la communauté avait décidé de demander l’aide de l’AFO.