Bien que les Franco-Ontariens aient fait des pas de géant au cours des 50 dernières années dans l’obtention de services publics dans leur langue, il n’en demeure pas moins que l’anglais demeure omniprésent dans la majorité de leurs interactions sociales, commerciales, récréatives, etc. Il arrive cependant que des initiatives privées changent la donne et, à London, le français s’est récemment taillé une place dans ce qui était jusqu’alors une chasse-gardée anglophone : le tutorat.
C’est ainsi qu’est né, au cours des derniers mois, Franco Educ, avec pour intention de donner un accompagnement multidisciplinaire. Jean-Yves Micoun, Reymond Kouamé et Xavier Manga, trois membres de l’Ordre des enseignantes et enseignants de l’Ontario, ont joint leurs efforts pour offrir un service de tutorat aux élèves des écoles francophones et d’immersion de la maternelle à la 12e année. Les trois collègues et amis avaient remarqué qu’une demande existait pour un service de ce genre : « En tant qu’enseignants, nous sommes souvent confrontés à des parents qui voudraient que leur enfant soit accompagné en tutorat », explique M. Manga, responsable des communications.
« Notre vocation première, c’est de toucher la communauté francophone », rappelle M. Micoun, affecté à la comptabilité et aux ressources humaines. Pour cela, des heures de disponibilité étendues ont été établies en fonction des horaires des conseils scolaires et de celui des obligations professionnelles des parents. Franco Educ dispose d’un local transformé en salle de classe où, du lundi au jeudi de même que le samedi, les parents peuvent déposer leurs enfants. Un tuteur peut aussi se rendre à la résidence d’un élève inscrit, ou le rencontrer à la bibliothèque ou en un autre endroit décidé d’un commun accord avec les parents. Les frais d’inscription varient en fonction de la fréquentation.
Les mathématiques, le français, l’histoire, la géographie, les sciences, etc., seront au programme de ce service de tutorat disponible dès la rentrée scolaire en septembre. Le soutien éducatif prendra plusieurs formes : aide aux devoirs, préparation aux examens, rattrapage scolaire, enrichissement, etc. Les trois associés croient probable que d’autres enseignants soient éventuellement embauchés au gré de la croissance de Franco Educ. Pour l’heure, les trois fondateurs estiment être pleinement en mesure de satisfaire à la demande : « Ce n’est pas un problème pour un tuteur d’alterner avec des élèves de différents niveaux », fait remarquer M. Kouamé, responsable pédagogique.
La création de ce nouveau service en français doit beaucoup à un organisme francophone unique en son genre. En effet, après une prise de contact initiale avec le Small Business Centre de London, MM. Micoun, Kouamé et Manga ont été référés à Fairouze Touni, agente de développement économique à la Société économique de l’Ontario. « J’ai sauté sur l’occasion, raconte Mme Touni pour qui il s’agissait de ses premiers clients dans le secteur éducatif. Je me suis dit que ces messieurs ont une très bonne idée dans leur domaine d’expertise pour combler une niche qui est sous-exploitée. »
Avec ses conseils et son appui, les trois confrères ont mené à bien leur projet et les inscriptions sont maintenant ouvertes. Pour plus d’information, il suffit de consulter le site web francoeduc.ca.
PHOTO – De gauche à droite: Jean-Yves Micoun, Xavier Manga et Reymond Kouamé