Le 29 novembre de cette année constituait, au calendrier catholique, le premier dimanche de l’avent. Que le veuillent ou non les commerces en tous genres qui commencent à gaver leurs clients de produits de Noël alors que ceux-ci en sont encore à digérer leurs bonbons de l’Halloween, l’avent représente le véritable début de la période des Fêtes. Avec lui débute non seulement le calendrier liturgique, mais aussi l’ascension vers cette fête qui commémore une nuit qui devait changer l’histoire du monde.

Résumons en quelques mots, dans ce bref survol des traditions et symboles de Noël, ce qu’est l’avent, dont le nom dérive du latin adventus, signifiant « arrivée, venue », référence à la naissance du Christ. 

Originaire d’Orient, c’est durant le Haut Moyen Âge qu’il se généralise à l’ensemble de l’Église et prend l’importance qu’il a conservée jusqu’à aujourd’hui. Une conception erronée en fait une période d’attente mais, en fait, l’avent est plutôt une longue exaltation de l’avènement du Christ, un peu comme si les Chrétiens en célébrerait la venue pendant un mois complet dont Noël serait le couronnement. Aux quatre messes dominicales précédant Noël, les passages de la bible qui sont lus portent sur la nécessité de faire pénitence et résument l’existence de Jésus et sa nature exceptionnelle. Voilà pour l’aspect liturgique.

La couronne

Cependant, les traditions de Noël ne sont-elles pas toutes plus ou moins enracinées dans la foi chrétienne? Considérons cette décoration, l’une des premières à faire son apparition en cette période de l’année : la couronne. Il semblerait que ce soit un pasteur luthérien allemand qui, au milieu du XIXe siècle, en ait inventé le concept. Ce fondateur d’une oeuvre de bienfaisance qui recueillait des enfants pauvres devait constamment répondre à ses jeunes protégés qui lui demandaient quand Noël devait avoir lieu. Il leur fabriqua donc un calendrier qui soit le plus visuel possible : une couronne de bois cerclée de 20 petits cierges rouges, représentant les jours de la semaine, et de quatre grands cierges blancs, représentant les dimanches. Chaque jour, un cierge partait en fumée, illustrant le temps restant. L’idée fut rapidement récupérée à des fins décoratives et la couronne fut désormais faite de branches de sapin et accrochée aux portes et aux murs. L’Église catholique repris elle aussi à son compte la couronne de Noël ornée de cierges.

Le sapin

Une autre décoration d’importance a pris racine, c’est le cas de le dire, en Allemagne : le sapin. Dès le XVIe siècle se développe, en Rhénanie, la coutume de dresser dans les maisons un sapin surnommé « arbre du paradis » en l’honneur d’Adam et Ève, deux noms fort répandus à l’époque. Dans ce sapin étaient accrochées des pommes, rappelant bien sûr les fruits de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » mentionné dans la Genèse. Les sapins garnis de pommes étaient également utilisés comme éléments de décor lors des « mystères », c’est-à-dire les pièces de théâtre à connotation religieuse présentées au Moyen Âge. Des pommes aux boules de Noël rouges, il n’y avait qu’un pas à franchir et ce fut fait pour la première fois en 1858, alors que l’idée de décorer un sapin en décembre commençait à se répandre dans toute l’Europe. Au Canada, le premier sapin fut décoré à Sorel en 1781 par le général Friedrich von Riedesel, qui était de passage en notre pays après avoir combattu au côté des Britanniques lors de la guerre d’indépendance américaine.

La crèche

Que trouve-t-on sous le sapin? Certes, les cadeaux tendent de plus en plus à la dissimuler mais ce qui a davantage d’histoire et de signification, c’est sans conteste la crèche. Les évangiles en donne une bonne idée mais en 1223, saint François d’Assise y ajoute deux nouveaux venus. Voulant représenter, à l’occasion de Noël, la pauvreté entourant la naissance du Sauveur, il fait placer, dans une grotte à proximité de la célébration, un âne et un bœuf au milieu de la paille. L’usage d’illustrer, à l’aide de statuettes et d’accessoires, la venue du Messie s’est répandu dans les églises au cours de la Renaissance puis ensuite chez les particuliers.

Le père Noël

Depuis un bon moment déjà, alors que l’on célèbre sa naissance, le Christ doit côtoyer un personnage tantôt inspiré par un évêque de l’Antiquité, tantôt par le génie commercial de Coca-Cola : le père Noël. Il y eut, aux environs de l’an 300 à Myre, en Anatolie (Turquie), un évêque du nom de Nicolas dont on dit qu’il distribuait secrètement ses biens aux familles pauvres. De son vivant, il fit plusieurs miracles au bénéfice d’enfants, de sorte que sa fête, le 6 décembre, devint plus ou moins celle des enfants. Au XIXe siècle, aux États-Unis, saint Nicolas devint, d’interprétations fantaisistes en inventions littéraire, un personnage de légende, plus ou moins inspiré de mythes païens nordiques. Les grandes caractéristiques physiques du personnage ont vite été fixées dans l’imagination populaire. La compagnie Coca-Cola, contrairement à ce qui est souvent dit, n’a pas inventé l’aspect actuel du père Noël, mais elle a certainement contribué à le standardiser et à le populariser.

Tant de choses pourraient être dites à propos de cette fête qui rassemble toutes les générations. Mais que Noël puise ses origines il y a des siècles ne change rien au fait que, pour chacun, ce sont surtout les doux souvenirs d’enfance qui lui donnent toute sa valeur et son importance.

Photo: Une autre décoration d’importance a pris racine, c’est le cas de le dire, en Allemagne : le sapin. Dès le XVIe siècle se développe, en Rhénanie, la coutume de dresser dans les maisons un sapin surnommé « arbre du paradis » en l’honneur d’Adam et Ève, deux noms fort répandus à l’époque