WASHINGTON – La Terre souffre de problèmes environnementaux multiples et de plus en plus graves qui tuent des millions de personnes chaque année, indique un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies.

Les changements climatiques, l’extinction de nombreux animaux et plantes dans le monde, une population humaine qui frôle les 10 milliards, des terres dégradées, l’air pollué, le plastique, les pesticides et les produits chimiques déversés dans l’eau font de la planète un endroit de plus en plus dangereux pour la santé, indique le rapport scientifique publié périodiquement.

Mais il n’est peut-être pas trop tard.

Selon les coresponsables du rapport, Joyeeta Gupta et Paul Ekins, « il y a des raisons d’être optimiste. Il est encore temps, mais la fenêtre se ferme rapidement. »

La sixième édition de L’avenir de l’environnement mondial, publiée le mercredi 13 mars lors d’une conférence de l’ONU à Nairobi, au Kenya, brosse un tableau sombre d’une planète où les problèmes environnementaux interagissent pour rendre les choses encore plus dangereuses pour les humains. Le mot « risque » est utilisé 561 fois dans un rapport de 740 pages.

Le rapport conclut que « les activités humaines non durables dans le monde ont dégradé les écosystèmes de la Terre, mettant en danger les fondements écologiques de la société ».

Mais le même document indique que des changements dans la façon dont les gens se nourrissent, consomment des biens, tirent leur énergie et gèrent leurs déchets pourraient aider à résoudre les problèmes.

Plusieurs scientifiques ont fait l’éloge du rapport, qui s’appuie sur la science, les données et les cartes existantes.

« Ce rapport montre clairement les liens entre l’environnement et la santé et le bien-être des humains », a déclaré Stuart Pimm, écologiste de l’Université Duke.

Les scientifiques ont indiqué que les problèmes les plus importants et les plus pressants auxquels l’humanité est confrontée sont le réchauffement de la planète et la perte de la biodiversité, car ils sont permanents et touchent énormément de personnes de différentes manières.

Changements climatiques

« Le temps est compté pour prévenir les effets irréversibles et dangereux des changements climatiques », indique le rapport, notant que, si rien ne change, les températures mondiales dépasseront le seuil de réchauffement – 1 degré Celsius de plus que les températures actuelles – que les accords internationaux qualifient de dangereux.

Le rapport détaille les impacts des changements climatiques sur la santé humaine, l’air, l’eau, la terre et la biodiversité. Presque toutes les villes côtières et les petits États insulaires sont de plus en plus vulnérables aux inondations causées par la montée du niveau des mers et les conditions météorologiques extrêmes.

Biodiversité

« Une extinction d’espèces majeure, mettant en péril l’intégrité de la planète et la capacité de la Terre à répondre aux besoins de l’humain, est en train de se dérouler », indique le rapport. Il note que les écologistes sont divisés sur la possibilité que la Terre soit actuellement dans une sixième extinction de masse

Pollution de l’air

Des millions de personnes meurent chaque année, mais un air malsain nuit particulièrement aux « personnes âgées, aux très jeunes enfants, aux malades et aux pauvres », indique le rapport.

Pollution de l’eau

Selon le rapport, 1,5 milliard de personnes ont maintenant accès à l’eau potable saine qui leur manquait en 2000, mais la qualité de l’eau s’est détériorée dans de nombreuses régions.

Les plastiques et autres déchets ont envahi tous les océans à toutes les profondeurs, indique le rapport.

Résistance aux antibiotiques

Les maladies causées par des bactéries résistantes aux antimicrobiens dans les sources d’eau pourraient devenir une cause majeure de décès dans le monde d’ici 2050, à moins que quelque chose soit fait pour y remédier, suggère le rapport.

Dégradation des sols

La terre devient moins fertile et utile. Le rapport indique que les « points chauds » de la dégradation, où il est difficile de faire pousser des cultures, couvrent désormais 29 % des terres. Le taux de déforestation a ralenti, mais continue.

SOURCE : Seth Borenstein et Christina Larson, The Associated Press