Il en faut souvent bien peu pour donner le coup d’envoi à des initiatives d’envergure. C’est en discutant dans un cadre informel de l’importance de réseauter et de partager que Virginia Ridley, conseillère municipale à London, et Leslee White-Eye, chef de la nation Chippewas of the Thames, eurent l’idée de passer de la parole à l’acte. Elles décidèrent de mettre sur pied un forum sur les femmes en politique et, assistées dans cette tâche par un comité organisateur, leur projet est devenu réalité le 27 octobre dernier.
Une soixantaine de politiciennes du Sud-Ouest ontarien se sont donc rencontrées au Collège universitaire King, à London, pour faire état des défis que les femmes ont à relever en politique et tâcher de comprendre pourquoi elles ne pourvoient que 25 % des postes élus. Une des premières activités à l’horaire était d’ailleurs le visionnement de 25 percent, un documentaire produit en 2014 par la Fédération canadienne des municipalités. Joni Baechler, qui fut brièvement mairesse de London il y a deux ans, était la conférencière invitée pour présenter ce court métrage.
Le reste de la journée était constitué d’ateliers thématiques d’une heure. Les participantes y assistaient en fonction de leurs intérêts et disponibilité et étaient conviées à discuter dans une atmosphère ouverte et conviviale de leurs expériences, idées et impressions quant aux sujets abordés. Comment se faire entendre des médias, le leadership chez les femmes autochtones, l’impact des programmes de mentorat, comment encourager les femmes à se lancer en politique, etc., autant de problématiques qui furent analysées sous tous les angles. À chaque atelier, une facilitatrice animait les discussions et des notes étaient prises dans le but de rédiger un rapport synthétisant ce qui était dit par les unes et les autres.
Les étudiants et le personnel du collège étaient également invités à participer. Ces ateliers représentaient une occasion de découvrir les multiples visages de la politique au féminin en fonction de l’âge, de l’ethnicité et de la région de chacune. Les échanges entre participantes ont permis d’initier de nombreuses réflexions et d’esquisser des pistes de solution.
En guise de clôture au sommet, Mmes Ridley et White-Eye ont invité l’assistance à énumérer ce qu’elles retenaient de cet évènement. Certaines ont fait part de leur satisfaction à rompre leur sentiment d’isolement, d’autres de la confiance que leur insuffle les rencontres avec des jeunes allumées et impliquées, d’autres encore de leur gratitude pour cette occasion d’apprendre à être plus résiliente, à travailler sous la pression, etc. Plusieurs participantes ont émis le souhait que ce forum soit organisé à nouveau l’an prochain et ont fait des suggestions à cet effet, tel que d’y faire participer les élèves des écoles secondaires.
Ces femmes politiques n’avaient que des commentaires positifs quant à cette expérience destinée à bousculer le statu quo. Le rapport du forum devrait être mis en ligne d’ici à la fin de novembre sur le site web de Mme Ridley, soit www.virginiaridley.com.