À 17 ans, Malala Yousafzai est connu mondialement. Elle est la plus jeune personnalité nommée pour le prix Nobel de la Paix. Le 9 octobre 2012, cette jeune Pakistanaise était assise dans un bus scolaire lorsqu’un Taliban lui a tiré une balle dans la tête. Pourquoi? Parce qu’elle gêne les extrémistes religieux par son engagement pour l’éducation des filles. Elle a survécu à cette monstrueuse attaque et raconte son parcours dans Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans.

Malala nous rappelle que, « sur la planète, il y a 57 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés, dont 32 millions de filles. Malheureusement, mon pays, le Pakistan, est l’un des pires : 5,1 millions d’enfants ne vont même pas à l’école primaire. » Son récit relate les combats menés par son père d’abord, puis par elle dès son adolescence. Perçue comme une « pionnière de la laïcité et des Lumières », Malala gêne les Talibans, mais ils ne réussissent pas à la faire taire.

Après de lourdes opérations, elle est aujourd’hui saine et sauve et bien décidée à mettre sa notoriété au service d’un combat universel, qu’elle tient à expliquer à travers ce livre et la Fondation qui porte son nom. Le magazine Times l’a désignée comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde. Son message se résume ainsi : « Prenons nos livres et nos stylos. Ce sont nos armes les plus puissantes. Un enfant, un professeur, un livre et un stylo peuvent changer le monde. »

La lecture de ce récit autobiographique est parfois fastidieuse car il regorge de détails sur les politiques tribales du Pakistan et de l’Afghanistan, ainsi que sur les traditions et guerres séculaires. Vous connaîtrez tout des Swatis et des Pachtounes, des tribunaux islamiques et des traditions qui maintiennent les filles enfermées pour faire la cuisine et servir les hommes. Mais Malala a décidé à un âge précoce qu’elle ne voulait pas vivre cette vie. 

Les Talibans ayant réitéré leurs menaces de mort, la famille Yousafzai s’est installée à Birmingham, en Grande-Bretagne. Malala a depuis reçu le prix Sakharov pour les droits de l’Homme décerné par le Parlement européen, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes et le Prix national de la jeunesse pour la paix du gouvernement pakistanais.

Malala Yousafzai (avec la collaboration de Christina Lamb), Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans, récit, Paris, Éditions Calmann-Lévy, coll. Le livre de poche, 2013, 408 pages, 24,95 $.