Le lundi 6 juillet, des maires de partout en Ontario ont eu une discussion portant sur le soutien financier dont leurs villes respectives ont besoin pour traverser la crise de la COVID-19 et la récession qui l’accompagne. La situation est grave pour les municipalités dont les associations ont pris l’initiative d’interpeller les gouvernements pour demander du financement supplémentaire.
Ainsi, la Fédération canadienne des municipalités évalue à 10 milliards $ l’aide que le fédéral et le provincial devraient verser aux villes pour les aider à remplir leurs obligations. Pour l’Ontario seulement, ce sont 4 milliards $ que les maires réclament pour couvrir les pertes de revenus et l’augmentation des dépenses occasionnées par la COVID-19.
L’Association des municipalités de l’Ontario a également partagé ses inquiétudes : « Le temps presse pour conclure un engagement. Maintenant, à mi-chemin de l’année budgétaire, les municipalités n’ont d’autre choix que d’envisager des plans pour équilibrer le budget en augmentant les impôts fonciers, les frais et charges d’utilisation ou en réduisant les services. Des discussions épineuses sur les réductions de services pour réaliser des économies ont lieu, à l’heure actuelle, aux séances des conseils municipaux partout dans la province ». Réduction du transport en commun, mise à pied de membres du personnel, fermeture de certaines attractions culturelles, report de travaux d’infrastructure, diminution des services essentiels, etc. : tout est sur la table.
L’Association fait également valoir que de telles décisions auront un impact négatif sur les citoyens les plus vulnérables que les gouvernements fédéral et provincial cherchent à aider. Qui plus est, les municipalités ont aussi un rôle à jouer dans la relance économique, mais ne pourront pas livrer leur plein potentiel si elles sont handicapées par diverses suppressions de services.
Bien que l’essentiel du pouvoir politique repose entre les mains des députés, les conseils municipaux de l’Ontario peuvent avoir un impact sur l’opinion publique et, en coulisse, faire pression sur les parlements. C’est pourquoi le caucus des maires des grandes agglomérations urbaines (Large Urban Mayor’s Caucus of Ontario) ainsi que les maires et présidents régionaux (Mayors and Regional Chairs of Ontario) se sont aussi mis de la partie pour réclamer un meilleur financement.
Ce n’est certes pas la première fois que des voix se font entendre, parfois avec succès, pour appeler les gouvernements à donner un coup de main aux villes. Depuis le mois dernier, ces appels se sont faits de plus en plus insistants jusqu’à culminer dans les premiers jours de juillet. Reste à voir si le robinet gouvernemental pourra rester ouvert encore bien longtemps.
PHOTO (crédit : Adam Colvin) : London est la sixième ville en importance en Ontario avec quelque 400 000 résidents.