PORTSMOUTH, Royaume-Uni – Le récit terrible et tragique de la Seconde Guerre mondiale a été rappelé, le mercredi 5 juin, lors d’une cérémonie élaborée à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, là où il y a 75 ans, des milliers de soldats canadiens, américains et britanniques montaient à bord d’une flottille de navires pour le débarquement de Normandie.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président américain Donald Trump, la reine Elizabeth II, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et d’autres leaders mondiaux, mais aussi une poignée d’anciens combattants – qui ont aujourd’hui plus de 90 ans, comme la monarque britannique – ont assisté à la cérémonie, qui a mis au premier plan le Canada et son rôle dans la libération de l’Europe, alors sous le joug nazi.
Sous un ciel brumeux et une brise légère venant du port, la cérémonie a retracé le cours de cette guerre, depuis l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en septembre 1939, qui a entraîné dans un conflit mondial la France, le Royaume-Uni et le Canada, entre autres, jusqu’au fameux « jour J » du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944.
Tout au long de cette cérémonie, des acteurs et des dignitaires ont lu des lettres ou des pages de journal personnel écrites par ceux qui ont combattu – et qui y ont parfois laissé leur vie. Des danseurs et des musiciens ont repris des airs du temps, avant d’entonner la musique militaire.
Le premier ministre Trudeau a raconté l’histoire du lieutenant-colonel Cecil Merritt, qui a été décoré de la Croix de Victoria – la plus haute distinction militaire – pour son rôle dans le sauvetage d’innombrables soldats canadiens lors du raid désastreux sur le port français de Dieppe, en août 1942. « Bien que blessé à deux reprises, le lieutenant-colonel Merritt a continué à diriger les opérations de l’unité avec beaucoup de vigueur et de détermination », a rappelé M. Trudeau, citant un article publié dans la London Gazette d’octobre 1942.
Plus de 900 Canadiens sont morts à Dieppe et près de 2000 autres ont été capturés, y compris Cecil Merritt. Mais comme on l’a noté mercredi, les leçons tirées de ce raid de Dieppe ont permis aux Alliés de remporter la victoire en Normandie, avant de libérer Paris et de prendre Berlin.
L’invasion de la Normandie par les Alliés a impliqué près de 150 000 soldats – dont 14 000 Canadiens – qui ont fait irruption sur les plages face aux tirs des mitrailleuses allemandes. Avant la fin de la journée, 359 Canadiens avaient été tués et 715 autres blessés ou capturés. La bataille s’est poursuivie pendant deux mois et coûtera finalement la vie à plus de 5000 Canadiens.
Le président Macron a lu la lettre d’adieu du résistant français Henri Fertet à sa famille, écrite au matin de son exécution, le 26 septembre 1943. Il avait 16 ans.
Les leaders ont poursuivi les commémorations en Normandie le lendemain, y compris à Juno Beach, la plage de huit kilomètres où les Canadiens ont débarqué le 6 juin 1944.
SOURCE : Lee Berthiaume, La Presse canadienne