À London, une école élémentaire de langue française occupe une place privilégiée dans la communauté et le cœur de bien des gens. Il s’agit de l’école Frère-André, dont tant de particularités et d’anecdotes lui méritent amplement le titre de « pionnière ».
Il faut remonter jusqu’en 1980 pour découvrir les prémices de ce qui sera le premier établissement d’enseignement francophone de la ville. Cette année-là, les revendications de nombreux parents portèrent leurs fruits : le Conseil catholique de London et du comté de Middlesex autorisa l’établissement de classes pour les francophones à l’école St. Lawrence. En septembre de la même année, 72 élèves y faisaient leur entrée pour entamer ou poursuivre des études exclusivement en français.
L’histoire a retenu les noms de plusieurs de ces familles qui avaient fait les premières démarches pour obtenir une éducation francophone pour leurs enfants : les Siebert, les Wong, les Le Blanc, les Cerny, les Sunday, les Gasparatto, etc. Trois enseignantes ont également contribué de façon significative à établir les bases de cette éducation en langue française : Joanne Meilleur Lamoureux, Yolande MacIntosh et Pauline Ainslie.
Les premiers balbutiements de cette grande aventure pédagogique doivent aussi à de nombreuses personnalités qui avaient la francophonie à cœur : le père Thériault, premier aumônier de l’école Frère-André; Violette Poirier-Beckhoff, qui y fut longtemps secrétaire; Marc-Yvain Giroux, premier surintendant de la Section de langue française du conseil scolaire, et tant d’autres artisans de l’ombre qui voulaient assurer une éducation de qualité aux enfants.
Le temps passa, les besoins se multiplièrent et le nombre d’élèves aussi. Après bien des efforts, l’école Frère-André fut inaugurée le 9 décembre 1984. La décision avait été prise de transférer les 178 élèves de leurs locaux de l’école St. Lawrence à l’école St. Albert, désormais désertée de sa clientèle anglophone. La communauté de langue française de London disposait maintenant d’une école bien à elle dont la première directrice fut Joanne Meilleur Lamoureux. Précisons que l’école Frère-André occupe encore aujourd’hui le même bâtiment.
Avant et après l’inauguration, l’enthousiasme général devait donner une identité à l’école Frère-André qu’elle a conservée aujourd’hui. D’abord dans le choix de son saint patron, après de longues et passionnées discussions. Dans la création de son écusson aussi, dessiné par Roger Hinchburger en 1983. Et comment oublier sa première mascotte? C’est une élève, Shannon Skraba, qui proposa que ce soit un raton-laveur et une de ses pairs, Anne-Marie Sajecki, qui le baptisa Ziguedon.
Grâce à la générosité et à l’entêtement de ces bâtisseurs, des centaines d’enfants ont pu jusqu’à aujourd’hui faire du français une part essentielle de leur vie.
Photo: École élémentaire catholique Frère-André