Les producteurs de pétrole canadiens ont dû se contenter du rôle de spectateurs le mois dernier lorsque le prix de leur produit a dégringolé en deçà du prix d’un litre de boisson gazeuse.

Cette tempête a été provoquée par la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une chute vertigineuse de la demande planétaire, jumelée à la guerre commerciale entre la Russie et l’Arabie saoudite qui a entraîné une inondation de l’offre sur le marché pétrolier.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi qu’il tentait de trouver une façon d’aider.

Mais il est évident que les mesures d’aide seront influencées par la lutte interne qui déchire les libéraux entre l’un des secteurs économiques les plus importants du Canada et un mouvement environnemental qui considère la crise actuelle comme étant l’occasion idéale pour le Canada de se défaire de sa dépendance aux combustibles fossiles.

La promesse de M. Trudeau a été formulée neuf jours après que le ministre des Finances Bill Morneau eut déclaré qu’un plan d’aide pour les producteurs d’énergies fossiles serait annoncé « dans quelques heures, voire quelques jours ». Le bureau de M. Morneau a refusé de préciser vendredi le nombre d’heures qu’il avait alors en tête.

Keith Stewart, un stratège énergétique chez Greenpeace Canada, a mentionné que la lenteur du gouvernement à agir dans ce dossier était en réalité une bonne chose, puisqu’il serait beaucoup plus facile et rapide de distribuer des prêts et de l’aide à ces entreprises que de trouver des solutions innovantes afin de financer la transition vers des énergies plus vertes.

Greenpeace fait partie des nombreuses organisations environnementales qui ont demandé au gouvernement fédéral de ne pas venir en aide aux producteurs pétroliers.

M. Stewart espère ainsi que toute aide directe offerte aux producteurs pétroliers serait conditionnelle à leur volonté de présenter un plan d’affaires qui corresponde aux objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques.

Selon lui, tout le reste de l’aide devrait servir à aider les travailleurs de l’industrie qui doivent être en mesure de payer leur hypothèque et mettre de la nourriture sur leur table alors qu’ils sont formés pour de nouveaux emplois dans le secteur des énergies propres ou de l’assainissement environnemental.

SOURCE : Mia Rabson, La Presse canadienne