Le campus de l’Université Western, à London, se démarque par l’élégance de ses bâtiments qui, s’ils sont d’un âge variable, ont tous ce même cachet qui confère prestige et solennité à cette vénérable institution d’enseignement. Mais ce style a un coût : le poids des saisons fragilise parfois les édifices où les rendent impropres à certains usages, entraînant d’inévitables rénovations. C’est ainsi que le Département d’études françaises deviendra sous peu un chantier, obligeant son personnel et ses étudiants à déménager temporairement.

Pas très loin, cependant : c’est l’édifice Ivey, tout juste en face, qui en août accueillera tout le monde et les ressources matérielles de l’édifice University College, qui abrite quatre départements dont celui de français. Si la distance à parcourir se résume en quelques pas, le temps passé dans les locaux temporaires se comptera en années. En effet, il est prévu que les rénovations se déroulent sur trois ans, un laps de temps nécessaire aux spécialistes en tout genre pour jauger l’état du bâtiment et agir en conséquence. 

Au cours de la première année, ingénieurs, architectes et entrepreneurs inspecteront la structure et les locaux et détermineront dans le détail ce qui doit être rénové. Pour l’heure, il appert que les fenêtres seront probablement changées car, pendant l’hiver, elles ne retiennent pas suffisamment la chaleur à l’intérieur du bâtiment. La plomberie sera aussi vraisemblablement remise à neuf et les fils électriques pourraient être complètement changés car ils ne répondent plus aux normes modernes de sécurité. Comme c’est le cas avec la plupart des édifices anciens, les ouvriers devront également composer avec l’asbestos qui devra être retirée. Ce sont donc autant pour des questions de confort que de sécurité que le bâtiment sera restauré. « Ça va prendre environ 18 mois pour faire les rénovations mais ils se gardent un coussin de 6 mois parce qu’ils ne sont pas sûr de ce qu’ils vont trouver », explique John Hatch, doyen associé de la Faculté des Arts et des Humanités. 

Il est pour l’heure impossible de savoir précisément ce en quoi consisteront les rénovations et les coûts qui seront engendrés mais la direction de l’université se garde une marge de manœuvre : « On a environ de 25 à 26 millions de dollars qui ont été mis de côté pour les rénovations », mentionne M. Hatch. Érigé en 1922, l’édifice University College constitue en quelque sorte l’emblème de l’Université Western, puisque sa tour, au sommet de laquelle flotte l’unifolié, est très souvent représentée pour illustrer l’institution. Tous les bâtiments du campus sont modelés sur le même style et la même architecture et il est entendu que les rénovations, à l’University College ou ailleurs, ne doivent pas en altérer l’aspect patrimonial et esthétique. 

Pour les étudiants, y aura-t-il des conséquences pratiques à tous ces chambardements? « Je vois beaucoup d’avantages, estime John Hatch, parce que là où l’on déménage, il y a beaucoup d’espaces pour socialiser. » Pour ceux qui aimeraient constater quels types de changements sont portés à un édifice du campus passé récemment sous le bistouri des rénovateurs, le bâtiment abritant les études de physique et d’astronomie constitue un exemple de ce à quoi pourront s’attendre étudiants et professeurs lorsqu’ils retrouveront leurs anciens locaux.

Photo : L’édifice Ivey accueillera tout le monde et les ressources matérielles de l’édifice University College.