À l’heure où internet et l’information continue gavent le public d’images de tout ce qui se passe dans le monde, il est aisé de croire que l’on a tout vu et qu’il ne reste plus rien à découvrir sous le soleil. Pourtant, un pays tel que l’Islande n’évoquera quoi que ce soit que chez bien peu de gens. Au-delà du cliché convenu des glaciers et des sources chaudes, le Cercle des copains de London s’est initié aux particularités de cette contrée méconnue à l’occasion de son « café culturel » mensuel grâce à une conférence de Pia O’Leary et Joyce Orchard.

Comme à l’habitude, c’est dans la salle familiale du Centre communautaire régional de London que se sont réunis les membres de l’assistance. Une quinzaine de personnes sont venues entendre Mmes O’Leary et Orchard et surtout voir l’imposante collection de photos qu’elles ont rapportées de leur voyage. En effet, en juin 2013, Pia O’Leary partait pour l’Islande à l’occasion d’un voyage organisé par un club de photographes amateurs de London dont elle est membre. Elle rencontre alors Joyce Orchard qui, avec son mari, font eux aussi un voyage dans ce pays pour célébrer leur 50e anniversaire de mariage. Les deux enseignantes de français à la retraite se lient d’amitié et entreprennent de capter sur appareil photo les aspects les plus variés du pays en se disant que cela pourrait intéresser le Cercle des copains.

L’essentiel de la présentation reposait sur des diaporamas thématiques accompagnés de musique folklorique islandaise. C’est surtout Mme O’Leary qui s’est adressée à l’assistance pour répondre aux questions et donner des explications en s’aidant parfois d’une carte. Quelques objets ont aussi été présentés, notamment une pierre volcanique.

Cette dernière donne une bonne idée des origines de l’Islande et de l’impact considérable que sa géologie et son relief naturel ont sur ses citoyens. Pays insulaire situé au nord de l’océan Atlantique à la limite du cercle polaire, l’Islande doit son existence à la dorsale médio-atlantique, c’est-à-dire une chaîne de montages sous-marines née du déplacement des plaques tectoniques. Ces mouvements de la croûte terrestre favorisent l’activité volcanique. La lave, en se solidifiant, forme une accumulation de plus en plus importante, parfois jusqu’à émerger à la surface de l’eau. Le territoire de l’Islande est donc beaucoup plus jeune que l’Europe ou l’Amérique et les volcans y sont toujours très actifs.

La latitude est un autre élément ayant puissamment façonné les lieux. Les glaciers recouvrent 10 % de la superficie du pays. La végétation y est maigre. La température évidemment plus froide que ce à quoi sont habitués la plupart des Occidentaux. Au cœur de l’été, alors que Mmes O’Leary et Orchard faisaient leur visite, le thermomètre oscillait aux environs de 20 °C. Autre particularité que l’on ne voit que près des pôles : le cycle des jours et des nuits s’y déroule à un rythme beaucoup moins contrasté. C’est un des rares endroits sur la planète où, pendant la moitié de l’année, le soleil brille de tous ses feux à minuit. Par contre, comme le fera remarquer Pia O’Leary, la lumière de la nuit est fort différente de celle du jour, colorant le paysage d’un ton or plutôt étrange. Ces interminables aurores et crépuscules font néanmoins la joie des photographes. L’hiver, ils n’en sont pas moins comblés avec les aurores boréales qui serpentent dans les ténèbres de la longue nuit.

Depuis plus d’un millénaire vit sur cette terre en apparence ingrate une nation dont la nature environnante a forgé la culture, mais qui a lui aussi laissé son empreinte inimitable sur ce gros rocher de glace et de feu. Les Islandais sont un peuple d’origine scandinave ayant entrepris la colonisation de leur pays au IXe siècle. Leur histoire est marquée par leur longue émancipation des puissances européennes mais aussi par l’existence d’un des plus vieux parlements au monde, l’Althing, réuni pour la première fois en 930. De nombreux exemples d’architecture traditionnelle, caractérisée par l’usage de la tourbe et de la pierre, peuvent être vus ça et là en Islande, d’autant plus qu’il n’est pas rare que les techniques d’antan soient encore utilisées en construction. Les bâtiments modernes ne manquent pas non plus et Reykjavik, la capitale, a tout à fait l’apparence d’une ville européenne. L’usage fréquent de couleurs vives pour la peinture des bâtiments s’explique sans doute par le désir de faire contraste avec les teintes plus sobres de la nature. Cette dernière inspire parfois l’architecture. Par exemple, ces étonnants rochers en forme de prismes, issus du refroidissement de la lave, sont reconnaissables dans le design extérieur de l’Hallgrímskirkja, la plus célèbre église luthérienne de la capitale.

Aujourd’hui, l’Islande est un pays prospère, très sécuritaire et dont le secteur touristique est en croissance. Il est cependant chez de le visiter et c’est pourquoi la formule des voyages de groupe s’avère pour l’instant la meilleure option, estime Mme O’Leary.

Décidément, il reste encore bien des choses à voir et à connaître sur cette planète. Plusieurs autres aspects de l’Islande ont été abordés lors de la présentation mais c’est définitivement la magnifique collection de photos qui aura transporté le Cercle des copains bien loin de London pendant quelques heures.