Le nombre de cas quotidiens de personnes atteintes de la COVID-19 fond comme neige au soleil mais certaines restrictions, elles, demeurent. D’ailleurs, comme chacun sait, la quasi-totalité des événements, grands et petits, ont été annulés cet été. Cela veut dire que le déconfinement sera, pour plusieurs, un vain mot puisqu’après des mois de distanciation sociale, leur solitude se poursuivra tout au long d’un été on ne peut plus tranquille.
Cette situation peut être particulièrement problématique pour certaines minorités ethnoculturelles dont les membres se soutiennent habituellement les uns les autres. Comme ce réseau d’entraide et de relation sociale s’est évaporé au cours des derniers mois et n’est pas près de renaître, le Carrefour des femmes a mis au point au projet nommé Solidarité francophone du Sud-Ouest – COVID-19.
Le 17 juin dernier, l’organisme a reçu la confirmation d’un financement provenant du fonds d’urgence du gouvernement fédéral. Le Carrefour peut donc désormais mettre sur pied des activités de sensibilisation, de partage d’information et de socialisation par le biais de groupes de soutien dans le but d’assurer la sécurité alimentaire et le bien-être physique et moral des participants.
Le programme s’adresse aux communautés noires francophones de London, Sarnia, Windsor et Chatham-Kent. « On espère servir 1200 personnes, soit 300 familles », avance Émilie Crakondji, directrice générale de l’organisme. Se basant sur sa connaissance du milieu, elle estime que les immigrants vivent cette crise différemment puisque bon nombre d’entre eux ont, ce printemps, perdu contact avec leur communauté qui constitue leur principal point de repère dans leur établissement au Canada. L’accessibilité limitée à des services en français complique aussi leur intégration déjà difficile.
Qui plus est, les femmes semblent aussi plus durement affectées par la crise. Le taux de violence conjugale aurait, selon de récentes statistiques, augmenté de 30 % et plusieurs femmes issues de l’immigration vivent cette situation de façon différente.
Le Carrefour espère donc remédier à ces divers problèmes en organisant des groupes virtuels pour les jeunes et les adultes, en offrant une plateforme de renseignement, en fournissant des bons d’épicerie aux personnes dans le besoin, en offrant un service de livraison des courses, en procurant un service d’aide aux devoirs, en faisant des appels individuels réguliers pour ceux qui le souhaitent, en particulier les aînés, etc.
Le projet est déjà sur les rails et l’organisme s’est fixé pour objectif de faciliter les interactions entre ces minorités et leur communauté d’accueil.
La pandémie ne cause plus autant de problèmes au Canada mais continue d’affecter d’autres régions du monde, rendant le risque d’une seconde vague toujours possible. Le Carrefour des femmes continue de suivre de près la situation et demeurera en mode télétravail jusqu’à la fin-juillet. Un plan de relance encadrera alors le retour à la normal.