Le Carrefour francophone de santé communautaire du Centre communautaire régional de London tenait un premier atelier sur la santé et le bien-être le 14 juin dernier avec pour thème « Les aînés et l’alcool ». C’est Noha Elsheikh, la navigatrice du système de santé mentale et de toxicomanie des Services de toxicomanie de Thames Valley, qui a animé la rencontre.

La consommation excessive d’alcool est un problème pour tous ceux qui s’y adonnent. Or, cette dépendance présente des caractéristiques qui diffèrent d’une génération à l’autre. Ainsi, le ralentissement du métabolisme chez les personnes âgées et leur prise de médicaments sont des facteurs qui aggravent et compliquent leur rapport à l’alcool.

C’est ce que Mme Elsheikh a expliqué en détail en commençant par préciser que les boissons alcoolisées ont un effet dépresseur sur le système nerveux comme les tranquillisants, les analgésiques et les somnifères. C’est pourquoi il ne faut pas boire et prendre ces médicaments au même moment car leurs répercussions sur l’organisme s’en trouvent alors fortement accrues. Les aînés sont encore plus sensibles à ce phénomène car leur foie et leurs reins mettent davantage d’effort à éliminer l’alcool.

Apprendre à connaître ses limites est une règle d’or qui vaut pour tout le monde tout en étant différente pour chaque individu. Dans cette optique, les personnes âgées doivent mettre davantage d’attention à prendre en compte leurs problèmes de diabète, leurs troubles cardiaques, leur hypertension artérielle, etc., dans la gestion de leur consommation d’alcool. Bien que les quantités idéales varient d’une personne à une autre, il est recommandé de boire moins de huit verres par semaine, à raison d’un maximum de deux par jour pour les femmes et de trois par jour pour les hommes. Un verre standard correspond, pour la bière et le cidre, à 341 ml (12 onces), pour le vin à 142 ml (5 onces) et pour les spiritueux à 5 ml (1,5 onces).

Malheureusement, certains dépassent de loin ces limites et pas toujours pour des raisons d’ordre festif. En effet, les aînés qui boivent avec excès le font souvent pour composer avec la solitude en pensant ainsi se soulager. Or, c’est tout le contraire qui se produit puisque l’alcool n’a pas d’effet relaxant et augmente au contraire l’anxiété. Qui plus est, à partir d’un certain âge, les gens qui consomment beaucoup d’alcool ont 1,5 à 4,4 fois plus de chance de souffrir plus tard de démence.

Chez les aînés, les effets connexes à la consommation d’alcool, telles la perte d’équilibre et les chutes, sont parfois attribués à tort à l’âge par l’entourage ou par l’aîné lui-même qui veut cacher son problème aux autres ou qui est dans le déni quant à sa situation. Mais certains signes ne trompent pas et sont autant d’indices que quelque chose ne va pas : une consommation de plus en plus élevée, plus rapide et d’un seul coup, l’envie de boire dès le réveil, le refus d’admettre la quantité réelle d’alcool bue, la consommation en secret, le fait de dépenser sans compter, la négligence dans les soins personnels, la perte d’appétit, des épisodes de confusion et de pertes de mémoire plus fréquents, etc.

Afin de contrôler sa propre consommation d’alcool, il est important de porter attention à certains détails, dont le nombre de verres bus par jour n’est pas des moindres. Les changements dans les relations interpersonnelles sont aussi des signes à surveiller. Il est également fondamental de ne pas boire à tous les jours.

De manière générale, les personnes âgées devraient consulter un professionnel de la santé pour apprendre à mieux gérer leur prise de médicaments et leurs habitudes liées à l’alcool. Et avant même de s’en remettre au médecin ou au pharmacien, il est un sage conseil que tous connaissent et peuvent mettre en pratique dès aujourd’hui : la modération a bien meilleur goût.

Prochains ateliers: le 19 juin sur le cancer du col de l’utérus et le 26 juin sur l’hypertension. Pour plus d’information ou pour confirmer sa participation, prière de contacter le Carrefour francophone de santé communautaire au 519 670-1996.