Les activités qui devaient avoir lieu jusqu’en juillet ont été annulées les unes après les autres et la fin de l’état d’urgence est constamment repoussée. Même si l’Ontario, comme bon nombre de provinces canadiennes et États américains, est désormais sur la voie du déconfinement progressif, il n’en demeure pas moins que les organisateurs des grands rassemblements de l’été ne savent toujours pas à quoi s’en tenir.

C’est le cas des Jeux d’été de l’Ontario, un événement dédié aux sportifs de 12 à 18 ans. Cette année, les Jeux doivent se tenir du 30 juillet au 2 août à London et 19 disciplines figurent au programme. Environ 3400 athlètes sont attendus en plus de leurs proches et ils seront encadrés par plus de 700 bénévoles.

Annuler maintenant ou attendre encore un peu pour savoir comment évoluera la situation? C’est le dilemme qui se pose pour les organisateurs des Jeux. Pas assez rapproché dans le temps pour tomber sans plus de questions sous le couperet des annulations, mais pas assez tard dans l’année pour être sûr d’échapper au confinement, l’événement est dans une zone d’ombre.

Bien que la Ville de London et un important réseau de bénévoles et d’associations sportives soient impliqués dans la mise sur pied des Jeux, la décision finale quant à leur tenue revient au ministère ontarien des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture, principal commanditaire de l’événement.

Les retombées économiques des Jeux d’été ont été estimées à 6 millions $. London a accueilli ces compétitions en 1975, 1996, 2004 et 2018.

Si le pire devait se produire, rien n’empêcherait le report des Jeux en 2021.

Dave De Kelver, directeur général des Jeux, n’est pas très optimiste mais n’ose pas s’aventurer à confirmer s’il y aura annulation ou pas. Il estime qu’un report serait relativement facile à gérer considérant que le comité organisateur est essentiellement composé des mêmes personnes qu’en 2018 et que les compétitions devaient se tenir aux mêmes endroits qu’il y a deux ans. Être en terrain connu représente un avantage en cas d’imprévu.

Tout de même, cela ne veut pas dire que ce sera une partie de plaisir : « Le processus pour organiser les Jeux prend environ 18 mois », évalue M. De Kelver. S’ils sont annulés, les partenaires engagés dans leur mise sur pied devraient donc se remettre au travail pas plus tard qu’à l’automne, ce qui leur donnerait un échéancier plus serré qu’à la normale. Au moins, une partie du travail a déjà été fait.

Quant aux milliers de participants, le portrait est encore plus compliqué. Les diverses disciplines représentées aux Jeux tiennent leurs championnats respectifs au printemps ou au début de l’été. « À cause de l’éclosion du virus, plusieurs n’ont pas pu avoir de qualifications », explique Dave De Kelver. Même si le gouvernement décidait, au cours des prochains jours, d’aller de l’avant avec les Jeux d’été, ce serait un véritable casse-tête pour plusieurs associations sportives que d’organiser des tournois éliminatoires à la dernière minute.

Pour ce qui est des bénévoles, ceux qui se sont inscrits cette année seraient contactés l’an prochain afin de leur donner en priorité la chance de s’impliquer. Il serait cependant possible à quiconque de s’inscrire pour offrir son aide.

À Toronto, l’Exposition nationale canadienne, la plus grande foire au Canada, qui devait se tenir du 21 août au 7 septembre, a été annulée au cours des derniers jours. Cela met beaucoup de pression sur les autres activités estivales. L’édition 2020 des Jeux d’été de l’Ontario survivra-t-elle à la pandémie? Rien n’est moins sûr.

PHOTO (archives L’Action) : En 2018, la majorité des compétitions s’étaient tenues à l’Université Western. En photo : le Centre récréatif et sportif de l’Université Western