L’immigration revêt mille visages, non seulement de par l’origine de ceux qui entreprennent ce grand bouleversement de leur existence, mais aussi par le récit que chacun d’eux peut faire de ses expériences en sol canadien. L’émission We are London, présentée sur les ondes de Rogers TV, jette un coup d’œil sur cette réalité.
Durant 30 minutes chacun, les épisodes sont animés par Dev Sainani, coprésident du London-Middlesex Local Immigration Partnership et ex-président de la Fondation Trillium de l’Ontario. La première saison de cette série comptait six épisodes. La deuxième, qui a pris l’antenne à la mi-septembre, en comptera 13 dont un consacré aux francophones. C’est en novembre, mois où se tient la Semaine nationale de l’immigration francophone, que sera diffusé cet épisode dans lequel se sont investis de nombreux organismes de langue française de London.
C’est du côté du Réseau de soutien à l’immigration francophone qu’il faut chercher l’origine de cette excellente initiative. Christelle Desforges, agente de projet, a eu l’idée de promouvoir la conception d’un épisode de We are London qui serait consacré au fait français dans cette ville. Le premier chapitre de cette aventure télévisuelle s’est déroulé en avril alors que Mme Desforges rencontra M. Sainani et la productrice Leila Almawy. C’est ensuite grâce à la collaboration de plusieurs partenaires francophones que le projet a pu se mettre en branle, au premier chef desquels le Collège Boréal, l’ACFO London-Sarnia et le Centre communautaire régional de London, auxquels se sont joint le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, le Regroupement multiculturel francophone de London et les deux conseils scolaires de langue française.
Le Réseau de soutien à l’immigration francophone s’est chargé de mobiliser et de coordonner tous ces partenaires à chaque étape du processus de production, avec pour résultat 30 minutes de télévision fort intéressantes. Divisé en trois segments, l’épisode débute avec de l’information sur les services en établissement, présentée par des intervenants de l’ACFO et du Collège Boréal, et se termine sous le signe du divertissement avec un reportage sur l’édition 2015 de la Franco-Fête. Le segment du milieu, plus intimiste, présente les témoignages de deux immigrants ayant réussi leur intégration économique et sociale.
Photo: Serge Lawson
C’est alors qu’il travaillait à l’ACFO London-Sarnia que Joseph Nsabimana a été approché par l’équipe de We are London. Établi au Canada depuis avril 2009, M. Nsabimana a eu le temps de connaître dans le détail tout ce que vit un immigrant. « J’ai accepté de participer à cette entrevue parce que j’ai une expérience personnelle et professionnelle que je voulais partager. Aussi, depuis que je suis arrivé au Canada, j’ai eu des défis, des difficultés, mais aussi des succès. » Désireux de partager son vécu pour en faire profiter les autres, il s’est prêté au jeu d’une entrevue portant sur les diverses facettes de son parcours et de son intégration.
Après son arrivée au Canada en novembre 2014, Serge Lawson s’est quant à lui inscrit à un programme « passerelle » en gestion de projet au Collège Boréal. Il a rapidement été embauché à la garderie La Ribambelle où il s’occupe de l’administration. Pourquoi avoir accepté de participer à We are London? « Dans un premier temps parce que depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu un grand penchant pour le Canada. C’est la réalisation d’un rêve de gamin après avoir passé 15 ans en France. » Ce Béninois d’origine a été séduit par la convivialité de ceux qu’il a croisés sur son chemin et a désiré le souligner par son témoignage : « Quand je suis arrivé au Canada, j’ai été bien accueilli et j’ai pu constater la gentillesse des gens, confie-t-il. C’est un retour d’impression. »
Voilà un aperçu qui ne manque pas de piquer la curiosité. La création de cet épisode fut une expérience captivante pour les participants et constituera, lors de sa diffusion, une belle vitrine pour la communauté. « Les francophones sont très heureux d’avoir pris part à cette initiative cette année et espèrent poursuivre l’an prochain », conclut Christelle Desforges, résumant l’impression générale laissée par cette fructueuse collaboration avec We are London.
Photo: Serge Lawson