Le jeudi 10 octobre, la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) du Sud-Ouest tenait son assemblée générale annuelle (AGA) à London. La FARFO est en effet divisée en cinq régions et chacune dispose d’un large degré d’autonomie. Les clubs d’aînés membres d’une entité régionale y envoient des délégués pour décider des grandes orientations et s’informer des dossiers de l’heure. C’est ainsi que les participants ont, en préambule de leur AGA, écouté Jean-Rock Boutin et Gilles Fontaine, respectivement président et directeur général de la FARFO provinciale, venus présenter les grandes lignes du Livre blanc sur le vieillissement.

Rendu public le 30 septembre dernier, le Livre blanc, fruit d’une collaboration entre la FARFO et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, vise à dresser un état des lieux de ce que vivent les personnes âgées de langue française dans la province et à faire des recommandations à cet égard aux gouvernements.

Au chapitre des constats, il existe des différences importantes entre les régions mais certains besoins touchent tout le monde. Par exemple, il n’existe pour chaque 3400 Franco-Ontariens qu’une seule place en soins de longue durée qui leur soit désignée alors que la population ontarienne dans son ensemble dispose d’un lit par 170 personnes. De manière générale, les aînés francophones disposent d’un revenu moindre, d’un niveau de scolarité inférieur, sont plus susceptibles d’être isolés, etc., des facteurs qui expliquent qu’ils soient aussi moins en santé que leurs vis-à-vis anglophones.

Le Livre blanc avance aussi des pistes de solution. Parmi les plus originales figure l’adoption, par les organismes et gouvernements concernés, d’une perspective intégrée du vieillissement normal, en d’autres mots l’adoption de politiques pour maintenir les aînés actifs et en santé. Comme plusieurs programmes relèvent des municipalités, c’est vers ce niveau décisionnel que doit s’orienter le démarchage pour l’obtention de services sociaux et communautaires en français. Et comme on pouvait s’y attendre, le financement d’études sur les communautés plus vulnérables, l’accroissement des services de jour, l’établissement de programmes de soutien aux aidants naturels, etc., se trouvent aussi au nombre des recommandations.

À l’ordre du jour figurait également une intervention de Nicole Lefaive, coordonnatrice artistique à La Clé d’la Baie. Dès l’an prochain, l’organisme basé à Penetanguishene souhaite organiser dans cette ville un festival annuel à connotation historique. Cet événement qui se nommera « La rencontre des peuples » se tiendra pendant la première fin de semaine d’août et portera sur les Autochtones et les pionniers français. Reconstitutions, jeux, théâtre, ateliers culinaires, fabrication de canots, etc. : un éventail d’activités fera revivre l’époque des ancêtres aux visiteurs tant francophones qu’anglophones.

L’organisation de ces trois journées bien remplies reposera beaucoup sur des partenariats et le bénévolat et, à ce chapitre, Mme Lefaive visite les clubs d’aînés pour les inviter à participer. En effet, pour conférer un maximum d’authenticité au festival, les organisateurs souhaitent que les aînés partagent leurs talents et leurs souvenirs, question de transmettre traditions et savoir-faire artisanal dans le cadre d’activités. Des arrangements seront faits pour l’hébergement si cela s’avère nécessaire.

En ce qui touche à l’AGA proprement dite, le premier point d’importance était le rapport de la présidence. Julie Chalykoff a passé en revue les faits marquants de l’année (pièces de théâtre, visite de la romancière Arlette Cousture, participation à l’AGA de la FARFO provinciale, etc.). Qui plus est, à l’occasion d’une journée de réflexion et d’échanges de la FARFO provinciale, Mme Chalykoff a proposé de mettre sur pied un réseau provincial d’intervenants qui se consacrerait notamment à la prévention de la maltraitance des aînés.

Les états financiers ont démontré que l’organisme dispose de revenus modestes et que tout est en ordre. Les élections n’ont presque rien changé à la composition du conseil d’administration, seule Mae Caron (Pain Court) se substituant à Paul Bourgeois pour devenir conseillère pour le sud. Les autres conseillers demeurent Angélina Peters (Tiny) pour le nord, Serge Huard (Niagara Falls) pour l’est et Charlotte Legault-Hull (London) pour l’ouest. La présidence a de nouveau été confiée à Julie Chalykoff (London), la vice-présidence à Claude Charpentier (Guelph), le secrétariat à Lise Leblanc (London) et la trésorerie à Bernard Goure (London).

PHOTO – Le conseil d’administration 2019-2020 : Claude Charpentier, Julie Chalykoff, Lise Leblanc, Bernard Goure et Serge Huard. (Absentes : Angélina Peters, Mae Caron et Charlotte Legault-Hull)