Novembre étant ce qu’il est, la grisaille et la pluie glaciale viennent souvent assombrir le jour du Souvenir. Pas cette année cependant. À London, c’est sous un soleil radieux qu’une foule estimée à 10 000 personnes a rendu hommage aux soldats tombés au champ d’honneur et à ceux qui sont toujours là pour témoigner de la réalité de la guerre.
Recueillement, solidarité et gratitude ont caractérisé cette commémoration, au cours de laquelle le deuil et la célébration de la vie se sont exprimés tous deux avec autant de force. C’est autour du cénotaphe du parc Victoria, à l’angle de la rue Wellington et de l’avenue Dufferin, que cette manifestation solennelle a eu lieu. Une foule compacte s’était rassemblée dans le parc et de part et d’autre de la rue où devaient défiler ces hommes et ces femmes ayant fait le choix de porter l’uniforme pour leurs concitoyens. Puis, aux environs de 10 h 30, le pas cadencé de ces derniers s’est fait entendre au son de la musique militaire de circonstance et des applaudissements des spectateurs de tous âges. C’est à l’intersection, autour du cénotaphe, que se sont massés ces centaines de vétérans, militaires en services, membres de la Gendarmerie royale du Canada, membres de la police de London, corps de cadet, Francs-maçons et Chevaliers de Colomb en tenue d’apparat.
Rassemblé en cette section du parc Victoria, où les feuilles d’automne, ayant conservé leur éclat, rehaussaient la beauté de l’évènement, le public a suivi avec attention les quelques discours qui ont ponctué la cérémonie. Spectacle saisissant que de voir ces milliers de gens, unis par les mêmes sentiments, conserver un silence respectueux aux moments les plus émotifs de la cérémonie. Ces moments de silence, comme il a été rappelé, rappellent la mémoire de ceux dont la voix s’est tue à jamais et le deuil de leurs proches. La musique occupe également une place de choix dans ces cérémonies : outre les pièces instrumentales des fanfares et l’interprétation émouvante de quelques morceaux par un groupe d’élèves, la foule a aussi été invitée à entonner l’Ô Canada.
Le jour du Souvenir souligne chaque 11 novembre la conclusion d’un armistice qui, en 1918, vint mettre fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale. De nombreux pays célèbrent à cette occasion la mémoire de leurs militaires d’hier et le mérite de ceux d’aujourd’hui. Au Canada, une affluence particulièrement élevée a été observée aux diverses commémorations qui ont été organisées d’un océan à l’autre. L’assassinat en sol canadien des soldats Patrice Vincent et Nathan Cirillo, le mois dernier, a vraisemblablement contribué à ce regain d’intérêt populaire pour le jour du Souvenir.
À 11 h 45, au cénotaphe de London, la cérémonie se concluait par le traditionnel God Save The Queen. Les gens, jusque-là massés partout autour du monument, jusqu’aux portes de l’hôtel de ville et dans l’escalier de l’église d’en face, se sont peu à peu dispersés, ayant sans doute en tête mille et une pensées oscillant entre la fierté et l’émotion face aux drames qui rendent ces cérémonies nécessaires.
Photo : Un défilé a précédé la cérémonie au cénotaphe du parc Victoria.