Réunissant experts, représentants gouvernementaux et acteurs communautaires, le forum régional du Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest a permis d’explorer des stratégies concrètes pour améliorer l’intégration des immigrants francophones. Des initiatives ciblées ont été proposées afin de renforcer l’accueil et favoriser leur établissement durable en Ontario.

Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – L’Action

C’est un rapport d’étude du Conference Board of Canada publié le 15 novembre 2024 par l’Institut pour la citoyenneté canadienne qui a tiré la sonnette d’alarme des acteurs de l’immigration francophone. D’après cette recherche, environ 35 % des immigrants francophones quittent le Canada, et particulièrement l’Ontario et le Québec, dans les cinq ans suivant leur arrivée au pays, et ce, malgré les efforts entrepris par les responsables en immigration de ces provinces.

Le forum régional du Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest (RIFCSO) à Sarnia sur la thématique Renforcer nos capacités d’accueil et d’intégration : clé de la rétention des immigrants francophones dans nos communautésavait pour but de remédier à ce constat. L’événement a mobilisé les comités locaux en immigration francophone, les conseils et les comités consultatifs communautaires et des représentants d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada – partenaires de l’événement – et autres intervenants de l’immigration francophone.

Pour mettre un terme à ces départs du Canada et stimuler l’intégration des immigrants francophones, la mise en place de projets répondant aux besoins a été proposée. Les initiatives présentées lors des discussions en sous-groupes au cours de l’atelier Améliorer l’attraction et la rétention des immigrants francophones du mercredi étaient fort pertinentes. En l’occurrence, les sous-groupes constitués des régions de Toronto-Simcoe et Peel, London et Hamilton, Windsor et Sarnia ainsi que Niagara et Durham ont proposé la création de programmes de jumelage de familles, de cellules d’accueil, de foires d’emploi bilingues et d’activités culturelles sur leur territoire.

Au préalable de ces mesures salutaires, le discours d’Alain Dobi, directeur du RIFCSO, sur les initiatives actuelles, était déjà source de grand réconfort même si des pistes d’amélioration ont été notées. En effet, le programme fédéral Destination Canada et le Salon Afrique Canada Immigration Investissement sont des fiertés. À l’échelle provinciale, les collèges et les universités jouent un rôle clé dans la promotion de l’éducation canadienne à l’étranger. Sur le plan local, les séminaires virtuels organisés par le RIFCSO et ses partenaires, ainsi que la caravane de Sarnia, contribuent à améliorer la qualité de vie des chercheurs d’emploi de Toronto, Mississauga et Durham.

Une journée fructueuse

Les discussions préliminaires engagées lors du panel d’ouverture ont permis de recenser une belle brochette de solutions. Ainsi Yasmine Joheir, directrice générale du Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent, dans son développement sur les stratégies de rétention pérennes des immigrants francophones, a suggéré une collaboration intersectorielle de chaque région et que les partenaires n’évoluent pas en solitaire.

Dans son plaidoyer sur l’importance de la communauté d’accueil dans le processus d’intégration et de rétention, Luc Bonaventure Amoussou de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, a fait valoir la nécessité de la communauté d’accueil de favoriser l’intégration communautaire économique des nouveaux arrivants.

« Au niveau social, il est question d’offrir à ces immigrants des services, une communauté où ils se sentent accueillis et que l’échange culturel puisse s’établir avec la communauté canadienne. Sur le plan économique, mettre à leur disposition des emplois décents qui correspondent à leurs compétences grâce à la reconnaissance des diplômes étrangers et l’accès aux services en français », explique M. Amoussou. 

Moment saisissant de la journée : l’histoire du parcours du nouvel arrivant Serge Kabongo et de l’obtention de sa résidence permanente à l’emploi. « L’accompagnement personnalisé dont j’ai bénéficié a été un facteur déterminant pour ma rétention à London », témoigne-t-il.

Le forum a abordé un large éventail de sujets, incluant le renforcement des capacités. L’atelier sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) dans nos communautés s’est révélé essentiel. Amadou Ghouenzen Mfondi, de la Fédération des communautés francophones et acadienne, a invité les organismes à repenser leurs pratiques afin d’intégrer ces principes dans leurs politiques de recrutement et d’accompagnement des immigrants francophones.

Les dirigeants du RIFCSO étaient pleinement satisfaits de l’événement. « Comme prévu, les thématiques abordées ont suscité de nombreuses réflexions. Nous repartons de ce forum enrichis par les recommandations de nos comités locaux et, surtout, encouragés par leurs rétroactions », a conclu Alain Dobi.

Photo : Toutes les régions du Centre-Sud-Ouest étaient représentées au Forum régional.