Après de longs mois passés sur les bancs d’école, l’été est synonyme de liberté pour tous les enfants d’âge scolaire. En pareilles circonstances, l’oisiveté est tentante, mais plusieurs font le choix de structurer leur temps libre autour de certaines activités et les camps d’été répondent à ce besoin en offrant un large éventail de programmes. Au fil des années, ceux-ci se sont diversifiés pour la clientèle francophone et c’est particulièrement le cas, cet été, dans la région de London-Sarnia.
Les sciences
Ainsi, les jeunes passionnés de sciences âgés de 8 à 12 ans se sont fait offrir la possibilité de s’inscrire à un camp répondant à leurs intérêts. C’est Henry Allain, un éducateur de London, qui est à l’origine de cette initiative. D’une durée de quatre semaines, les activités du camp Franco Science se déroulent à l’école Frère-André et sont animées par M. Allain.
« Le but, c’est de les exposer à des concepts scientifiques qu’ils n’auraient pas la chance de toucher avant le secondaire », explique l’éducateur. Bien sûr, les notions sont présentées d’une manière adaptée aux jeunes de l’élémentaire. Henry Allain a sélectionné quatre champs d’étude, soit un par semaine : la biologie, la physique expliquée par le biais de l’architecture, la chimie et l’ingénierie, plus précisément la robotique. Les jeunes font également la découverte de quelques grands chercheurs ayant marqué l’histoire.
L’apprentissage des sciences se fait de façon beaucoup plus interactive que magistrale et, chaque jour, les participants s’adonnent à des expériences, font des observations, collectent des échantillons, etc. S’ils le désirent, ils peuvent prendre des notes de ce qu’ils constatent et apprennent mais ce n’est pas une obligation. Plusieurs se servent néanmoins des cahiers qui leur ont été remis à cette fin, ce qui facilite leur compréhension et ajoute à « l’ambiance » de ce véritable laboratoire aménagé dans une salle de l’école.
Là, sont rassemblés les multiples instruments mis à la disposition des jeunes. On y trouve aussi les échantillons, spécimens et multiples expériences en cours d’exécution. Les participants ont bien du plaisir à s’initier à cet univers, d’autant plus qu’ils peuvent manipuler ce qui est nécessaire à sa compréhension.
Le théâtre
Pour les jeunes davantage tournés vers les arts, le Centre communautaire régional de London (CCRL) offre cette année un camp de théâtre. C’est Jean-Pierre Cantin, directeur général de l’organisme, qui a eu l’idée de lancer ce projet, et force est d’admettre que le CCRL n’a pas manqué son coup. En effet, une trentaine de jeunes de 10 à 14 ans ont décidé d’y passer une partie de l’été, et il y en aurait eu davantage si ce n’eut été de l’inévitable limite d’inscription. Bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pu s’y joindre : il est déjà confirmé que le camp reviendra en 2018.
M. Cantin n’est pas seul dans cette aventure. Mélody Pilon, agente de liaison culturelle et communautaire, s’occupe de la logistique et quatre animateurs sont sur le terrain avec les jeunes : Jamy Sousa, éducateur à l’École secondaire catholique Monseigneur-Bruyère (ESMB), Marie-Audrey Simard, conseillère pédagogique au Conseil scolaire Providence, Marie-Ève Dufresne, étudiante à l’Université de Windsor et Daussy Ntirwihisha, étudiant à l’ESMB.
Ce sont ces animateurs qui ont élaboré le programme au cours duquel les participants apprennent à se mouvoir conformément à un personnage, à improviser, à contrôler leur voix, à associer des expressions faciales à des situations et ainsi de suite. Ils auront également l’occasion de se rendre à Stratford pour assister à une pièce de théâtre où ils pourront aussi discuter avec les comédiens et monter sur scène pour littéralement découvrir l’envers du décor d’une production théâtrale.
Cet apprentissage ne se confinera pas qu’à la théorie puisque les jeunes créeront une pièce qui sera présentée le 9 août prochain au Théâtre Wolf. Les participants ont le choix d’être comédiens ou de s’occuper de la mise en scène et de la technique. Tous les jours, ils consacrent une partie de leur temps à préparer la pièce : mémorisation des dialogues, discussion sur la mise en scène, répétition, confection des décors, etc. L’œuvre se basera sur les idées des jeunes et portera sur l’histoire des Franco-Ontariens.
À Sarnia
Il n’y a pas qu’à London que les camps d’été francophones remportent un vif succès. À Sarnia, l’école Saint-Thomas-d’Aquin se transforme, en juillet, en espace consacré aux jeux et aux sports. Environ 35 enfants, de la maternelle à la 6e année, y sont inscrits et s’y rendent à leur choix en matinée ou en après-midi où trois animateurs les accueillent : Marc Lucas, le responsable du camp, et les monitrices Sarina Bond et Rosalie Deschênes-Lebel.
Les participants sont surtout issus de l’école Saint-Thomas-d’Aquin mais aussi de l’école Les Rapides et même des écoles d’immersion. « On est ouvert à la communauté. Du moment que tu étudies dans un programme francophone, on t’accepte », explique M. Lucas, un enseignant à l’école secondaire Saint-François-Xavier qui en est à sa 7e année d’engagement auprès de ce camp qui combine sports, jeux et bricolage.
Il s’agit simplement, en effet, d’offrir aux petits l’opportunité de s’amuser en français peu importe leurs champs d’intérêt. À chaque jour correspond un thème : les chiens, les instruments de musique, les pirates, les extraterrestres, etc. Dans le gymnase, des jeunes, sous la supervision de M. Lucas, s’adonnent à des joutes sportives tandis que dans l’une des classes, d’autres font de la peinture, du dessin et bricolent de mille manières avec les monitrices.
Le mercredi, tout ce beau monde se rassemble à l’occasion d’un repas en commun à la préparation duquel les jeunes participants contribuent. En termes de sortie, un pique-nique est également au programme.
Comme on peut le constater, ce n’est pas le choix qui manque pour les jeunes de la région qui souhaitent se divertir en français. Voilà qui donne le goût de retomber en enfance!
PHOTO: Au camps scientifique de M. Allain, les jeunes découvrent au microscope des organismes invisibles à l’oeil nu.