Le 18 octobre dernier, des intervenants francophones en éducation et en services à l’enfance et à la famille du Sud-Ouest se réunissaient à London pour échanger leurs points de vue quant aux avenues à prendre afin d’élargir la place du français dans leur champ d’activités. Ils n’étaient pas seuls à avoir cette discussion puisque des représentants anglophones du milieu municipal et des services communautaires étaient aussi présents, partenaires indispensables à une meilleure offre de programmes francophones.

C’est la mise sur pied du Réseau régional de langue française du Sud-Ouest (RRLFSO) qui était à l’ordre du jour. Cet organe consultatif et de concertation vise à rassembler tous ceux qui, d’Owen Sound à Windsor, souhaitent contribuer à l’augmentation du nombre et à l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des services en français pour les familles. Pareille table ronde avait existé dans le passé à London mais était en dormance depuis quelques années. L’idée s’est imposée de lui redonner vie mais en l’élargissant cette fois à l’ensemble de la région.

Ce sont les conseils scolaires francophones qui ont ravivé ce projet rassemblant éducatrices à la petite enfance, travailleurs sociaux, milieu de l’enseignement, etc. Leur intérêt dans cette initiative s’explique simplement : « C’est bénéfique pour nous parce que ce sont des enfants qui vont nous arriver éventuellement et plusieurs de nos partenaires travaillent dans nos écoles », explique Kimberley Fortin, surintendante adjointe au Conseil scolaire catholique Providence. Différents facteurs influencent la réussite scolaire des élèves et, pour les jeunes francophones, optimiser l’accès à certaines ressources dans leur langue fait partie de ces conditions idéales.

Les intervenants en petite enfance avaient besoin d’un forum d’échange plus spécifique que les tables de concertation francophones telles qu’on en trouve à Windsor, Sarnia et London. Le RRLFSO est venu combler cette lacune. Il permettra également de mieux cibler les besoins et donnera l’occasion à ses membres de s’entraider, de favoriser les partenariats et les recherches collaboratives et de partager des ressources nécessaires au travail des uns et des autres.

Mais avant d’en arriver là, il a bien fallu que les principaux concernés jettent les bases de ce RRLFSO qui les rassemblera à intervalles réguliers. La rencontre du 18 octobre, animée par Martine St-Onge, directrice générale de l’Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario, a permis de dégager les grandes orientations de ce groupe. Au chapitre des priorités pour les trois prochaines années, les participants ont ainsi déterminé qu’ils voulaient, en réponse à la pénurie de main-d’œuvre, des éducateurs qualifiés, compétents et en nombre suffisant. Considérant l’étendue et la diversité caractérisant la région du Sud-Ouest, le RRLFSO aspire également à ce qu’aucun francophone ne soit désavantagé par son lieu de résidence et que l’ensemble du territoire soit desservi par des services à la famille en français. Troisième et dernière priorité : que les services francophones répondent aux besoins, en particulier ceux des enfants ayant des besoins spéciaux.

À cela s’ajoute trois objectifs stratégiques : lancement d’une campagne de valorisation de la profession en français; améliorer l’accessibilité des ressources (formations, services, technologie web, etc.) pour les travailleurs de ce domaine; et dresser un état des lieux des services manquant francophones en petite enfance pour établir ensuite une liste de priorités.

En Ontario, les communautés francophones de chaque région font face à diverses problématiques en ce qui touche aux services à la famille. « Ils sont dits différemment, articulés différemment, mais ce sont les mêmes défis et enjeux », observe Martine St-Onge. Le Sud-Ouest n’est donc pas différent à cet égard mais les solutions envisagées devront être adaptées à sa réalité, une tâche à laquelle s’attèlera désormais le RRLFSO.

PHOTO : La première rencontre du Réseau régional de langue française du Sud-Ouest a permis de jeter les bases d’une plus grande concertation entre intervenants en services à l’enfance et à la famille afin d’améliorer les programmes destinés aux francophones.