Après avoir été enthousiasmés à l’idée de travailler à la maison, plusieurs ont vite déchanté : en effet, entre milles complications, la pandémie a également entraîné une surcharge de travail. Une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Harvard et de l’Université de New York et basée sur des données relatives à 3,1 millions de travailleurs d’Amérique du Nord, d’Europe et du Moyen-Orient a révélé que la journée de travail s’est allongée de près d’une heure (48 minutes) en moyenne.
Il est cependant difficile de déterminer si cette augmentation provient d’un plus grand nombre de tâches, de réunions en ligne, de courriels à envoyer, etc., ou si cela est la résultante d’une coordination déficiente entre la vie de famille et les obligations professionnelles. Par exemple, s’occuper de jeunes enfants tout en tâchant de travailler fera nécessairement diminuer la productivité et occasionnera, pour compenser, de plus longues journées de travail.
D’un autre côté, il est aussi possible que certains employés, dans l’intimité de leur foyer, se permettent d’être plus « relax » et travaillent ainsi plus lentement.
Ces derniers ne constituent pas la majorité puisque sept professionnels sur dix se disent mentalement épuisés si l’on en croît une consultation menée cet été par l’entremise de Blind, une application informatique sur laquelle les travailleurs peuvent se confier de façon anonyme. En mai dernier, au plus fort de la pandémie, un sondage mené par Monster, une entreprise spécialisée dans les ressources humaines, situait plutôt cette proportion à environ 50 %.
Quoi qu’il en soit, si une dimension du travail a été modifiée par la COVID-19, c’est bien le temps passé devant un écran. Des réunions entre collègues aux rencontres avec des clients, tout semble désormais passer par la vidéoconférence, entre autres utilisations accrues du web. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’usage excessif des écrans aurait des répercussions négatives importantes sur le bien-être, tels l’obésité, les troubles du sommeil, les problèmes de vision, les troubles des muscles et du squelette, etc.
Pour amenuiser les conséquences de la surexposition aux écrans, il est recommandé de garder une distance d’un bras entre l’ordinateur et la tête, de donner une vingtaine de secondes de répit aux yeux en regardant à 20 pieds à chaque intervalle de 20 minutes, ne pas être devant un écran au moins deux heures avant de se coucher, etc.
L’heure n’est malheureusement pas encore au bilan en ce qui concerne la pandémie, alors que les gouvernements, entreprises, organismes et institutions sont toujours tétanisés par la crainte d’être tenus responsables d’une éclosion éventuelle du coronavirus. Pour plusieurs travailleurs, la formule du télétravail, imposée de force du jour au lendemain, continuera donc de faire partie du quotidien pendant encore des semaines, si ce n’est des mois. Une réévaluation de son fonctionnement s’avérera peut-être nécessaire pour freiner son impact négatif.
PHOTO (Crédit : Pexels) – Épuisement, problèmes de santé, conciliation travail-famille laborieuse, etc. : le travail à domicile révèle de plus en plus ses failles.