À l’approche de l’Halloween, le Village des pionniers de Fanshawe revisite l’histoire sombre de London. Par le biais de représentations théâtrales qui se tiendront en soirée du 12 au 28 octobre, l’assistance en apprendra davantage sur les crimes célèbres qui ont mené leur auteur sur l’échafaud. C’est aussi, par le fait même, l’histoire des bourreaux et de la peine de mort au Canada qui sera abordée, notamment le cas de John Radclive, premier bourreau payé à ce titre par le gouvernement fédéral.

Mais si Radclive fut, sous la Confédération, le premier « fonctionnaire » responsable d’administrer la peine capitale, il ne fut évidemment pas le premier bourreau de l’histoire canadienne. Loin s’en faut. Dès l’époque de la Nouvelle-France existait un « maître des hautes œuvres », ayant résidence à Québec et recevant un salaire égal à celui des membres du Conseil souverain. Malgré ces conditions avantageuses, ce n’est qu’à grand peine que les autorités coloniales parvenaient à recruter des bourreaux, cette fonction étant honnie de la population. Plusieurs sont recensés dans l’histoire du régime français : Jacques Daigre de 1665 à 1680, Jean Rattier de 1680 à 1703, Jacques Élie de 1705 à 1710, Pierre Rattier de 1710 à 1723, Mathieu Léveillé de 1733 à 1743, etc. Tous étaient des criminels à qui on avait proposé le pardon en échange de l’acceptation de ce poste…

Sous le régime colonial anglais, environ 230 types de crime étaient punissables de la peine de mort. Le châtiment, heureusement, n’était pas aussi fréquemment appliqué que ne le laisse croire cette rigoureuse législation qui, d’ailleurs, fut révisée peu avant la Confédération. Seuls le meurtre, le viol et la haute trahison furent désormais punissable par la pendaison. De 1867 jusqu’à son abolition en 1976, un peu plus de 700 personnes ont été conduites à l’échafaud. Encore une fois, plusieurs bourreaux se sont succédé pour mener à bien la peine prononcée par les tribunaux. Leur vie, voire leur identité, l’usage de pseudonymes étant fréquent, sont plutôt mal connues.

Pour un aperçu dramatique de l’administration de la justice à London en des temps pas si lointains, rendez-vous au Village des pionniers en soirée!