Ce n’est pas dans les habitudes du Carrefour des femmes de passer à côté de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels et de ne rien organiser à cette occasion. En effet, l’organisme fait toujours place à la sensibilisation et au militantisme pendant ces quelques jours et ce n’est pas la COVID-19 qui l’aurait arrêté à cet égard.
Le 22 novembre dernier, le Carrefour des femmes tenait, en ligne, une conférence portant sur la Charte canadienne des droits des victimes. La directrice générale de l’organisme, Émilie Crakondji, a présenté l’essentiel de ce document et les ressources pour en apprendre davantage à ce sujet.
Tout au long de sa présentation, Mme Crakondji a invité les participantes à s’exprimer sur le sujet. C’est d’ailleurs par une réflexion sur le statut de victime, sur le plan de la loi et en termes de perception, que la conférence a commencé.
La Charte définit les quatre droits accordés aux victimes.
Le droit à l’information réfère à ce qu’il est nécessaire de connaître, pour un plaignant, relativement au système de justice pénal, aux programmes et services mis à sa disposition, à l’évolution de son dossier, à la date et aux conditions de mise en liberté du délinquant, etc. Ainsi, une victime est mieux équipée pour affronter le processus judiciaire.
Le droit à la protection garantit à la victime que sa sécurité et sa vie privée seront prises en considération. Elle pourra également bénéficier d’une protection contre l’intimidation et les représailles et d’une interdiction de publication si elle a moins de 18 ans.
La Charte définie aussi un droit de participation. Qu’est-ce à dire? Il s’agit des modalités entourant le droit d’une personne à s’impliquer dans le processus judiciaire ou à s’y faire représenter. La victime peut ainsi dire ce qu’elle pense des décisions qui ont une incidence sur elle, écouter un enregistrement d’une audience de libération conditionnelle si elle ne peut y assister en personne, ajouter la reconnaissance du tort causé aux victimes et à la collectivité comme objectif de la détermination de la peine, etc.
Le droit au dédommagement a longuement retenu l’attention de la directrice générale. Les victimes peuvent demander à recevoir une compensation pour les pertes financières encourues en raison du crime, ce qui requiert un verdict de culpabilité, une évaluation des dommages et doit représenter une mesure adéquate en fonction des circonstances. Cela dit, la Charte n’est pas le seul document référant à ce droit puisqu’il existe, notamment, une Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels.
Qui plus est, la Charte définit les recours qui s’offrent aux victimes si elles veulent déposer une plainte contre un ministère ou une agence gouvernementale.
Hommage aux bénévoles
La conférence terminée, Émilie Crakondji a profité de cette rencontre virtuelle pour rendre hommage à certaines bénévoles qui ont contribué à l’avancement et aux activités du Carrefour des femmes au fil des années. Il s’agit d’Alia Ali, Ahlane Askar, Anne Toth, Amy Murray, Bushra Al-Braichi, Charlotte Legault-Hull, Christine McDace, Cynthia Anzigbamo, Chantal Miyamba Fete, Cornélie Mbaya, Dethy Akindele, Elizabeth Brearley, Guifang Lan, Hanane Askar, Julie Chalykoff, Kadiatou Baldé, Leyla Aboubaker, Lylia Nini, Lisette Walker, Maryse Paquet, Michelle Cialacu, Monique Lancry, Nicole Buteau, Renée Singirankabo, Rong Huang, Roxanne Metcalfe, Spéciose Mukakamanzi, Suzanne Huot et Shameh David.
Plusieurs étaient d’ailleurs dans l’assistance. Toutes recevront, par la poste, un certificat d’appréciation émis par le ministère fédéral de la Justice.
La directrice générale du Carrefour des femmes a conclu cette activité en encourageant les femmes de la communauté à faire du bénévolat, une démarche qui bénéficie toujours à tout le monde.
PHOTO (archives L’Action) – L’entrée du palais de justice de London