Le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL), ou plus précisément le Carrefour des adultes et aînés francophones (CAAF) offrait, le jeudi 12 août, une présentation en mode virtuel sur le Mexique, sa culture et sa cuisine.
En effet, quoi de plus enracinée dans les us et coutumes d’un peuple que sa façon d’apprêter la nourriture? C’est Carolina Hernandez, Mexicaine de naissance et francophone d’adoption ayant fait de London son chez-soi, qui était à la barre de cette causerie et qui a d’emblée demandé aux personnes en ligne d’énumérer ce qui leur vient en tête lorsqu’il est question de la cuisine de ce pays d’Amérique latine.
Quelques réponses ont été offertes qui, si elles relevaient parfois tant soit peu du cliché, mettaient en relief la renommée de ces mets exotiques. « On pourrait passer des semaines à en parler. C’est très large », a commenté Mme Hernandez, considérant la vaste gamme de plats traditionnels et leur importance dans l’identité nationale du Mexique.
Cette cuisine tire en partie ses origines de l’époque précolombienne et, à ce propos, la présentatrice a expliqué en quelques mots deux techniques agricoles ancestrales encore en usage aujourd’hui : las milpas, soit la rotation des cultures pratiquée par les Mayas, et las chinampas, qui désigne la création d’îlots sur lesquels les jardins sont en contact étroit avec l’eau.
Avant de passer au plat principal, Mme Hernandez a glissé un mot sur les breuvages, un incontournable dans un pays aussi chaud. Les boissons mexicaines non alcoolisées sont faites de fruits, de légumes, de cacao, de riz, etc. Quant aux alcools, certains sont bien connus, telle la téquila, d’autres moins, comme le pulque et le rompope. De son côté, la michelada est une bière agrémentée de lime, de sauce piquante et de sauce tomate : « C’est un mélange un peu bizarre pour les étrangers! », admet Carolina Hernandez en riant.
La cuisine mexicaine se caractérise par la diversité des saveurs et des combinaisons qui sont nombreuses, mais dont les ingrédients de base demeurent souvent les mêmes. Le maïs, les haricots (au moins une cinquantaine de variétés au Mexique), les piments (là encore, environ 50 espèces sont consommées), les avocats et le cacao (avec lequel on fait le chocolat) sont parmi les ingrédients les plus connus des Occidentaux. Par contre, d’autres ingrédients, prisés des Mexicains, demeurent largement méconnus en dehors de leur pays : le nopal (une plante dont les feuilles et les fruits sont consommés), les vers de maguey (ces mêmes vers qui sont placés dans les bouteilles de téquila), les escamoles (des oeufs de fourmis), le huitlacoche (un champignon parasitaire qui se développe sur le maïs), etc.
Carolina Hernandez a aussi abordé la dimension historique de quelques recettes, liées de près ou de loin à des rois ou à des événements historiques.
En dépit du caractère dépaysant du thème de la présentation, il n’en demeure pas moins que celle-ci était ponctuée de mots familiers : tacos, tortilla, chipotle, jalapeños, etc. Comme quoi, mine de rien, la cuisine mexicaine s’est taillé une place dans les habitudes alimentaires des Canadiens.
C’est d’ailleurs sur cette note que Mme Hernandez a conclu sa causerie en cuisinant en direct, en un temps trois mouvements, une trempette on ne peut plus connue : le guacamole. Avocat, tomate, oignon, lime, coriandre, sel et jalapeños marinés : voilà, le tour est joué et il n’y a plus qu’à savourer avec des nachos!
Ce voyage virtuel au Mexique se poursuivra le 19 août avec une présentation sur la peintre Frida Kahlo et une autre spécialité culinaire. Le 26 août, ce seront les célébrations entourant le Jour des morts qui seront au programme de même qu’un dessert. Pour recevoir le lien Zoom, il suffit de contacter le CAAF à l’adresse caaf@ccflondon.ca.
Cela dit, il n’est pas impossible que ces activités soient remises en septembre pour se dérouler en présentiel dans les locaux du CCFL. En effet, selon Adeline Le Roy, coordonnatrice du CAAF, l’organisme est dans une phase de transition entre le virtuel et le retour à la normale et diverses formules seront essayées au cours des prochaines semaines pour faciliter et promouvoir les rassemblements en présentiel. D’ailleurs, le 11 septembre prochain devrait avoir lieu une « ouverture officielle » du CCFL pour souligner cette place faite à nouveau au contact humain.
PHOTO – Carolina Hernandez