Parmi toutes les activités possibles et inimaginables qui se tenaient auparavant en présentiel, y en a-t-il au moins quelques-unes qui aient échappé au passage massif au virtuel opéré au cours de la dernière année? La question se pose lorsque l’on découvre que même le karaté se pratique dorénavant devant l’écran d’ordinateur!

C’est en tout cas à ce compromis que le dojo Furansu, le club de karaté francophone de London, en est arrivé. « Ce n’est pas évident, mais c’est faisable, constate Patricia Beauregard, instructrice du groupe. Ce que l’on a fait, c’est de créer un lien Zoom et d’inviter les élèves à participer. Depuis octobre, on se réunit le mardi de 16 h 45 à 18 h. »

Patricia Beauregard et sa classe en mode virtuel

Ainsi, les jeunes inscrits au cours de karaté poursuivent leur formation depuis la maison, tout comme c’est de son domicile que Mme Beauregard leur explique et leur démontre les mouvements auxquels ils doivent se livrer.

Comme on s’en doute, les contraintes inhérentes à ce mode d’enseignement sont nombreuses et vont d’une connexion internet qui vacille aux mille et une distractions qui accompagnent la vie de famille.

Qui plus est, bien que les élèves doivent se livrer aux exercices demandés devant leur webcaméra, cela représente un défi supplémentaire que d’évaluer leurs mouvements sans être à leurs côtés.

Le dojo Furansu compte à l’heure actuelle une dizaine d’élèves, une diminution par rapport à ce qu’il en était lorsque le groupe pouvait se réunir dans le gymnase d’une école avant que ce type de location soit suspendu. Selon Patricia Beauregard, cela constitue un mal pour un bien, au sens où, pour ce type d’activité, il serait plus difficile de gérer en ligne un groupe plus important.

Cela dit, tout ne reposera pas indéfiniment sur les épaules de Mme Beauregard puisque les élèves seront invités à s’entraider grâce aux fonctionnalités de Zoom : « Ce que l’on veut faire cette année, c’est de créer des sous-groupes. Là, je peux envoyer une ceinture brune aider une ceinture blanche ». Lors de ces sessions d’une quinzaine de minutes, un élève plus avancé pourra donc prendre le relais avec un débutant pour le conseiller sur sa technique.

Mme Beauregard concède qu’il y a une dynamique qui se perd lorsque le cours ne se donne pas en présentiel et dans un environnement plus propice à la pratique d’un art martial. Ces quelques contraintes n’en rendent que plus évidente la motivation des participants : « Les jeunes qui sont là, c’est parce qu’ils sont motivés et que ça leur fait du bien », estime-t-elle. Pouvoir s’entraîner est en effet un dénouement qui est le bienvenu à une journée de confinement!

Pour ce qui est des examens, Patricia Beauregard a eu l’occasion d’expérimenter à ce chapitre l’automne dernier. Même chose avec les entraînements à l’extérieur, une formule qui pourrait être utilisée pour les prochains examens si les activités à l’intérieur demeurent limitées. Cependant, les combats, vu les rapprochements physiques qu’ils nécessitent, demeurent pour l’instant interdits par les règlements sanitaires.

Pour s’inscrire au dojo Furansu ou simplement en apprendre davantage à son sujet, il suffit de consulter son compte Facebook. La page est régulièrement mise à jour et, comme chacun peut le constater, pandémie ou pas, les karatékas francophones de London poursuivent leur entraînement!

 

PHOTO – Nikka Velikonja (à gauche) a reçu le titre d’élève de l’année 2020 du dojo Furansu. On la voit ici en compagnie de Mme Beauregard à l’occasion d’un entraînement extérieur en décembre dernier avant le durcissement des mesures sanitaires.