Le jeudi 12 avril, à Sarnia, le Club de l’âge d’or La Gaieté convoquait ses membres pour décider d’une importante question en assemblée générale spéciale. En effet, le conseil d’administration de l’organisme souhaitait proposer la fermeture et la dissolution du Club et en faire plutôt un comité du Centre culturel Jolliet qui deviendrait alors le pourvoyeur d’activités pour les aînés francophones.

La majorité des organismes sont confrontés aux mêmes problèmes : vieillissement de leurs bénévoles, diminution de la membriété, décroissance de l’achalandage aux activités, etc. Pour les clubs du troisième âge, ces difficultés se vivent encore plus difficilement du fait que leurs membres n’ont souvent plus l’énergie ou la santé nécessaires pour redoubler d’effort afin de perpétuer ce qui faisait jusque-là la raison d’être de leur organisme. Le financement s’avère aussi de plus en plus difficile pour les petites associations qui vivent de leurs propres revenus plutôt que de subventions.

Prenant exemple sur le Cercle des copains qui, l’année dernière, a fusionné avec le Centre communautaire régional de London, les conseils d’administration respectifs du Club La Gaieté et du Centre Jolliet ont eu, au cours des dernières semaines, plusieurs discussions pour envisager un rapprochement semblable. La convocation d’une assemblée s’avérait ensuite l’étape obligée pour obtenir l’aval des aînés à ce projet.

Le président du Club La Gaieté, Ronald Lamarche, a pris la parole pour expliquer que les finances constituaient le principal problème. L’organisme compte à l’heure actuelle un peu plus de 40 membres mais ce nombre va en diminuant, de sorte qu’il est plus difficile d’amasser les fonds requis pour la poursuite des activités.

L’existence d’un centre communautaire francophone change cependant la donne en offrant une alternative. Le Club La Gaieté, a rappelé M. Lamarche, y dispose déjà d’un bureau, tout comme le Centre Jolliet qui y tient aussi ses activités. Si le club de l’âge d’or se fusionnait au Centre Jolliet, les aînés disposeraient ainsi d’une salle pour laquelle ils ne seraient plus obligés de payer de même que d’employées et de bénévoles qui s’occuperaient d’organiser leurs activités. Cette façon de fonctionner existe ailleurs avec de bons résultats. « À ce moment-ci, c’est le temps de faire une transition, juge M. Lamarche. C’est le temps d’appuyer notre centre communautaire et c’est la seule façon de continuer comme aînés. » Par « appuyer », le président du Club La Gaieté fait référence à ce qu’était à l’origine l’objectif du centre communautaire, soit de rassembler sous un même toit les organismes francophones de Sarnia.

La trésorière du club, Denise Charron, a donné davantage de détails sur la situation financière. Chaque année, l’organisme verse 1500 $ en loyer à la paroisse et dispose en ce moment d’avoirs se montant à près de 4000 $. Un autre membre du conseil d’administration, André Moreault, a précisé que 1600 $ doivent être déboursés annuellement pour une assurance, de sorte que le club doit amasser au moins 3100 $ pour survivre suivant la formule actuelle. Cette somme est générée en grande partie par diverses activités mais de moins en moins de bénévoles veulent s’en occuper.

Une discussion a suivi pour tenter de comprendre pourquoi plusieurs membres ne participent plus aux activités. Ceux vivant en résidence ont accès à une programmation qui leur plaît davantage, d’autres vont dans les clubs des autres paroisses où les prix des tirages sont plus intéressants, certains ne veulent plus conduire le soir, etc.

Une participante à l’assemblée a demandé si, advenant la fusion des deux organismes, quelqu’un s’assurerait que des activités soient effectivement mises sur pied pour les gens du troisième âge. À cela, la réponse est affirmative : Diane Lamarche, qui siège tant au conseil d’administration du Club La Gaieté qu’à celui du Centre Jolliet, a expliqué que ce dernier réviserait ses statuts pour qu’une place soit réservée à un représentant des aînés.

La discussion s’est poursuivie sur des détails. Il fut entre autres mentionné que même si le Club, en devenant un comité du Centre Jolliet, ne paierait plus de loyer à la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin, un don pourrait néanmoins lui être fait afin de contribuer au seul lieu de culte francophone à Sarnia.

Pour se prononcer sur la résolution, les membres du Club La Gaieté avaient le choix de se présenter à l’assemblée spéciale ou de remplir un formulaire de vote et mandater quelqu’un pour aller le porter. C’est à l’unanimité qu’ils ont voté en faveur de la dissolution du club et sa transformation en un comité du Centre Jolliet. L’idée de disposer des mêmes activités (souper-partage, jeux de cartes, « shuffleboard », etc.) sans tracas financiers tout en demeurant membre de la FARFO a manifestement rallié tout le monde.

Fondé en 1975, le Club La Gaieté était une véritable institution à Sarnia. Auparavant, la fermeture d’un tel organisme eut été dramatique pour plusieurs, mais comme cela se voit de plus en plus souvent, la volonté de faire les choses différemment tend à l’emporter sur l’acharnement à maintenir le statu quo.

 

PHOTO : Une assemblée générale spéciale avait été convoquée pour décider de la dissolution du club et la prise en main de ses activités par le Centre Jolliet.