Malgré que des politiques de prévention du harcèlement et de la discrimination soient en vigueur à la Ville de London depuis plusieurs années, de nombreuses plaintes ont été faites à cet égard au cours des derniers jours. Cette série de dénonciations revêt un caractère des plus troublants considérant que ce n’est pas par le biais des mécanismes en place à la Ville pour solutionner ce type de problème que les personnes concernées ont cherché de l’aide, mais plutôt auprès d’organismes communautaires.
Un manque de confiance semble donc s’être installé entre les victimes et leurs alliés d’un côté et la Ville de London et les représentants syndicaux de l’autre. La peur de représailles en cas de dénonciation en retient plusieurs de dire haut et fort ce qui se passe. Cette peur ne serait pas sans fondement puisque des cas de sanction imméritée se sont apparemment produits à l’endroit de ceux et celles ayant fait des démarches pour mettre un terme aux préjudices.
Résultat : le London Abused Women’s Centre a reçu des dizaines de plaintes dans les premiers jours de mars et, vendredi le 9, Megan Walker, la directrice générale de l’organisme, rencontrait le maire Matt Brown pour lui faire part de cette situation. Le lundi suivant, le conseil municipal se réunissait en séance spéciale à huis clos pour discuter d’affaires urgentes.
Les suites données à cette séance demeurent vagues mais davantage de détails sont désormais connus quant aux employés en cause. Le Service des incendies est semble-t-il le plus touché par les problèmes de harcèlement et d’intimidation sans que les autres départements ne soient entièrement épargnés.
La Ville de London tient à garder le silence sur les affaires en cause en vertu de leur nature et des implications légales qu’elles comportent. L’administration municipale s’est également montrée peu loquace quant aux changements qui seront apportés dans la procédure relative aux cas de harcèlement, ce qui agace vivement Megan Walker qui y voit un manque de volonté. Cependant, une solution est en voie de se dessiner qui prendrait la forme d’un tiers-parti, qui ne serait pas lié à la Ville et peut-être même basé en dehors de London, et dont le mandat serait de recevoir les plaintes et de faire enquête.
Le dossier reste donc à suivre. La complexité du problème ne permet pas de solution précipitée mais le dévoilement soudain de sa gravité à l’opinion publique exige désormais des décideurs des gestes significatifs.
PHOTO : L’hôtel de Ville de London