Le 14 octobre dernier, le Réseau-femmes tenait son assemblée générale annuelle (AGA) à Sarnia. Outre les obligations légales et administratives qu’impliquent cet exercice, l’organisme avait à son programme une conférence d’un invité spécial. En effet, Me François Boileau, commissaire aux services en français de l’Ontario, rendait pour la première fois visite aux francophones de Sarnia et c’est avec verve et enthousiasme qu’il a accepté de parler de ses responsabilités et des grands dossiers de l’heure.
Après un mot de bienvenue de Natalie Normand, directrice générale du Réseau-femmes, et un résumé de la carrière de Me Boileau lu par Huguette Habel, présidente du conseil d’administration, le commissaire a commencé à aborder diverses questions au gré de son inspiration.
Un rappel a été fait de la situation actuelle : le fait que Sarnia-Lambton ne soit pas une région désignée, l’inégalité criante entre l’accès aux études postsecondaires en français dans le Sud-Ouest comparé à ce qui se fait en anglais, l’impact de la fermeture de l’ACFO London-Sarnia sur les services aux immigrants et comment les autres organismes ont pris la relève, etc.
Puis, Me Boileau a passé en revue les perspectives d’avenir : la volonté du commissariat d’inciter le gouvernement à moderniser la Loi sur les services en français, de promouvoir l’idée de faire de l’Ontario une province officiellement bilingue, de convier la plupart des ministères à élargir la gamme de programmes francophones, de sensibiliser les ordres professionnels aux qualifications des immigrants, bref, de saisir toutes les occasions de faire avancer la cause du français.
Les échanges avec le public se sont avérés des plus intéressants. Une dame a ainsi soulevé le problème éventuel que causera la compétition entre les universités pour séduire la clientèle francophone. Me Boileau a évoqué certains facteurs démontrant que le projet d’université franco-ontarienne était viable, surtout dans le Centre-Sud-Ouest de la province.
« On est 622 000 et on serait gêné d’avoir notre propre université? », a-t-il lancé en rappelant que les communautés francophones du Manitoba et de la Nouvelle-Écosse, pourtant moins nombreuses, ont leur université depuis longtemps. « Il faut se permettre, comme communauté, de rêver, et de rêver grand. »
Il est rare que l’on s’amuse lors d’une AGA mais, cette fois, c’était pourtant le cas. En effet, la conférence de François Boileau fut non seulement appréciée pour sa pertinence mais aussi son humour et la bonne humeur est restée à chaque point de l’ordre du jour. Il y avait de toute façon matière à sourire puisque l’organisme n’avait que de bonnes nouvelles et un bilan très positif à présenter.
Dans son rapport annuel, la directrice générale a résumé en exemples et en chiffres le travail de l’organisme : 1107 heures passées en consultation, 677 rendez-vous à des fins d’accompagnement, 60 plans de sécurité, 36 plans de transition, etc. Mme Normand a notamment fait état d’un projet-pilote du gouvernement ontarien qui a été testé dans trois villes dont à Windsor. Là, le Réseau-femmes était membre du comité responsable de l’application de ce projet consistant à offrir des subventions au logement, ce qui permet aux femmes en difficulté de choisir leur milieu de vie plutôt que de se faire imposer une résidence. Cette approche les dispense ainsi de s’éloigner de leur réseau de contacts.
Le Réseau-femmes déploie ses activités en se basant sur les quatre enjeux explicités dans son plan stratégique et que Mme Normand a résumé en quelques mots : les relations institutionnelles avec les autres organismes francophones et d’aide aux femmes, la visibilité et l’engagement, le recrutement et la rétention des ressources humaines incluant les bénévoles ainsi que la diversification des services et des sources de financement.
Le rapport financier a mis en lumière la santé économique de l’organisme. Seule petite ombre au tableau : le Réseau-femmes est presque entièrement dépendant du ministère des Services sociaux et communautaires duquel il tire 98 % de ses revenus, d’où la volonté de la direction de se trouver d’autres formes de financement.
Quant au conseil d’administration, Huguette Habel et Sari Conter ayant décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat, elles furent remplacées au moment des élections par Karima Baalbaki et Anto Masiya.
Voilà donc une nouvelle année qui commence pour le Réseau-femmes qui demeure à l’affût de nouvelles occasions de contribuer au bien-être de la société.
PHOTO: L’AGA a eu lieu au Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton.